Le 11 septembre 2013
- Scénariste : Christophe Arleston
- Série : TROLLS DE TROY, Lanfeust des Etoiles, NAUFRAGÉS D’YTHAQ (LES)
- Editeur : Soleil
- Festival : Salon du Livre de Paris 2013
Interview de Christophe Arleston au salon du livre de Paris 2013.
Christophe Arleston est un homme. Comment ça je ne vous apprends rien ? Approchez donc que je vous en dise plus. Voici un homme, un vrai, élégant, costume noir bien taillé, t-shirt noir près du corps, cheveux noirs assez courts, un visage expressif, de belles mains. Et une voix en adéquation avec le personnage, posé, sûr de lui. Une pointe d’humour au coin des lèvres. Quelle que soit la photo que vous verrez de lui, en face à face, il dégage bien plus de charisme. Tout cela dans la maîtrise du chef d’entreprise et la verve du bon vivant. Détrônons monsieur « What else ? ». En France nous avons Monsieur Arleston.
Une exposition lui est consacrée au salon du livre de Paris 2013.
Bedeo : Parlez-nous de cette exposition.
C.A. : Je m’y livre car elle est construite en fac-similé de mon bureau. La porte matelassée, l’étagère avec les CD, c’est un peu de mon intimité que je dévoile. J’ai vu que certains visiteurs regardaient de plus près les titres des CD. Lorsque j’écris, j’écoute de la musique, différente pour chaque série d’albums. D’où le juke-box sur l’expo. Quand j’ai vu les photos, je me suis demandé si je n’avais pas laissé mon bureau en bordel le jour où les clichés ont été pris !
Bedeo : Une journée de travail se passe comment ?
C.A. : 11h/12h, j’arrive au studio, je passe par la cuisine, un café, je joue aux fléchettes avec l’équipe.
13H/16h, je checke mes mails, l’administratif.
16H/21h, je travaille sur mes scénarios. Et là, je ferme la porte de mon bureau, mon assistante ne laisse entrer personne.
Puis 8h de sommeil, c’est vital.
Je pourrais ne faire qu’un ou deux albums par an, un album c’est deux mois de scénario mais c’est un an pour un dessinateur. Je collabore avec des dessinateurs qui matchent avec mes idées, qui avancent dans le même sens et qui portent mes scénarios plus loin. Le facteur humain est essentiel, même si je suis un scénariste dictatorial. Tarquin, Mourier, Barbucci, c’est pour certains 15 ans de collaboration. Ils transforment les dessins des personnages en jeux d’acteurs.
Bedeo : Ekhö, avec Barbucci justement, est votre nouvel album, que pouvez-vous nous en dire ?
C.A. : Barbucci possède une sensibilité qui lui permet de dessiner des filles qui plaisent aux filles. En séance de dédicace, la gent féminine est particulièrement présente, une connivence s’est tissée entre l’héroïne et les lectrices. C’est une bonne surprise.
L’idée d’un personnage schizophrène vient de moi. Pour faire comprendre aux lecteurs à quel moment la personnalité de Fourmille switche, Barbucci a trouvé le truc des cheveux. Dans le tome 1, les personnages sont posés, pour la suite chaque tome sera indépendant. J’en avais assez d’être catalogué « fantasy », Ekhö est différent, plus contemporain. New-York, où se situe le premier opus, est emblématique de la modernité. Je peux parler de notre monde, même en décalage.
Bedeo : Et en dehors de la BD, que fais-tu ? Quelles sont tes passions ? Tu voudrais écrire un livre ?
C.A. : Si je devais écrire un roman, il faudrait qu’il soit stylistiquement irréprochable. Mais je ne suis pas prêt à travailler seul sur un tel projet, j’ai besoin de répondant. Je me suis laissé captiver par les romans de Virginie Despentes et dans un style plus doux, j’ai lu Amélie Nothomb. En BD, je recommande Mytho (scénariste Rutile, dessinateur Zimra, paru chez Glénat).
Et puis, il y a l’actu. Je suis un passionné d’actualités. Le matin, c’est France-Inter, puis les infos douze fois par jour et i>Télé le soir. Je me rappelle les deux heures de reportage avec 5kg de pack sur le dos, du temps où le matériel pesait lourd, le plaisir de procéder à la coupe et au montage pour sortir 15 mn à la fin, c’était génial.
Dans la vie, au quotidien, il y a aussi la gastronomie, le bon vin (Bourgogne surtout, il ne faut pas lui offrir un Gamay, il préfère le Pinot*), l’humour (indispensable) et les belles rencontres humaines.
Merci à Christophe Arleston pour cet excellent moment au calme d’un salon VIP et dans l’attente du prochain album pour nous laisser emporter à nouveau dans ses univers.
* L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération !
Galerie Photos
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