Interview Benjamin Lacombe, Salon de Montreuil

Cher ami lecteur, imagine un lieu calme, cosy et confortable avec de grands fauteuils moelleux et tu seras très loin des lieux où l’on arrive à discuter presque tranquillement lorsqu’on est sur un salon comme celui de la Presse Jeunesse de Montreuil. Pour cette fois, Benjamin Lacombe et moi nous sommes réfugiés dans le réfectoire pour un entretien quasi-intime quand on sait que 32 000 visiteurs se pressaient à l’étage en dessous.

Bonjour Benjamin
Bonjour Bedeo.

Parle-nous un peu de tes débuts.

J’ai eu la chance d’être soutenu par Mourad Boudjellal (Editions Soleil) pour L’Esprit du temps et c’est ce qui m’a permis de payer mes études à l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Paris. Par la suite mon projet de fin d’études « Cerise Griotte » a été choisi par trois maisons d’éditions, cela m’a donné le temps de retravailler mon projet avant sa parution, même si je suis un éternel insatisfait et que je voudrais encore lui apporter des améliorations. J’ai été super heureux de son succès aux Etats-Unis car là-bas l’édition est dans une période difficile.

Notre-Dame de Paris, de Victor Hugo, tome2, est sorti. En 2009, tu avais également illustré Les Contes macabres d’Edgar Allan Poe. Quelle est ton approche de la littérature classique ?

Ce sont des projets que j’avais avant même « Cerise Griotte » et le résultat est tel que je l’imaginais. Ce sont des textes qui touchent et je suis surpris en dédicaces car certaines personnes découvrent Victor Hugo grâce çà mon édition illustrée. L’image attire ver l’objet. Mon prochain texte illustré sera un roman épistolaire avec Marie-Antoinette. En creusant un peu on découvre une réalité très différente, loin des images d’Epinal, c’est ce que j’aime dans les personnages historiques. Cécile Berly m’a été d’une aide précieuse sur ce projet dont Versailles sera l’arrière-plan.
J’attache une grande importance à la mise en place des décors. Dans Notre Dame je restitue des images iconiques du romantisme grâce également à la palette chromatique utilisée. Dans les Contes macabres, les corsets et les bougies posent le contexte. Bérénice est extraordinaire et terrifiante, le lecteur peut se l’imaginer en fermant les yeux.

Tu as un projet BD également ?

Oui, Léonard de Vinci en sera le héros. Car avant d’être le vieil homme barbu dont tout le monde se souvient il a été un véritable éphèbe. Tout en gardant une dimension historique, je veux entrer dans son intimité. C’était un homme singulier et farceur. De plus il était étroitement lié à Salaï, son « petit diable », personnage oublié qui a pourtant été portraituré en Saint Jean-Baptiste par Léonard.

Il y a de l’influence musicale dans tes œuvres ?

Je suis touché par la musique. L’un de mes personnages est un petit Mozart poulpe qui a donc assez d’extrémités pour jouer toutes ses incroyables notes.
Dans la mélodie des tuyaux c’est le flamenco qui rythme le livre. Pour Swinging Christmas j’ai volontairement calqué le temps de musique sur le temps de lecture. Le lecteur devient actif, il peut se laisser porter par le son s’il le souhaite ou lire en silence.

A toi de choisir cher lecteur comment tu dégusteras les œuvres savoureuses de Benjamin Lacombe.
Le coffret de Notre Dame de Paris est un superbe cadeau à offrir ou à s’offrir car entre la couverture et les illustrations c’est un petit chef d’œuvre. Et si tu es curieux, le blog de Benjamin est très vivant (http://benjaminlacombe.hautetfort.com/), et tu pourras y voir la somptueuse vitrine de Noël créée par l’artiste himself, ainsi que de très jolis objets sur lesquels tu vas craquer.

Actu juste pour toi qui a lu jusqu’au bout :
Virgile, le chien de Benjamin Lacombe dans la vie et qui fait des apparitions récurrentes a une petite sœur prénommée Lisbeth que tu peux voir dans Swinging Christmas.