Images de toi

Martin, la trentaine, est rédacteur en chef d’un magazine masculin. Avec sa chouette bande de copains tarés (c’est ce qu’en dit sa femme), il occupe ses nuits entre cocaïne et baise. Alison, son assistante, parfaite en tous points partage un appartement avec son petit ami et sa sœur, et, en rentrant du boulot, leur sert de maman, nounou, bonniche ou teneuse de chandelle. Comment le grand méchant loup succombera-t-il aux attraits de l’innocence ?

Le thème est vieux comme le monde... ou presque. Le play boy en loques sauvé par l’amour. Mais pour en arriver là, notre héros devra surmonter des invasions de gueules de bois, des montagnes de cocaïne, des armadas de bons coups, un licenciement, une embauche dans un magazine porno généraliste (sic), une gogo dancer qui refuse de montrer ses seins, la vengeance d’une société secrète d’anciens étudiants et un divorce. Et pas un seul moment on ne perd l’espoir du happy end. Que dis-je ! L’espoir ? La certitude !

On peut y voir aussi une accumulation de clichés, dans un registre qui a fait recette. Et c’est dommage, parce que Matt Thorne est certainement capable d’aller beaucoup plus loin dans la dérision et le décalage, comme en témoigne la scène d’anthologie du roman, à quelques pages de la fin, où Martin se débat entre son appartement dévasté, un chauffeur de taxi qui tire sur tout ce qui bouge, une ancienne petite amie débarquée sans crier gare et un pote mort puis ressuscité. Le rythme s’emballe, la situation devient carrément loufoque et laisse entrevoir l’histoire qu’on aurait pu attendre, entre Monthy Python et Chuck Palahniuk. Dommage... On attendra encore un peu !