Le 25 juillet 2006
Comment découvrir un lieu classique dans une ambiance rock.
Soirée exceptionnelle à l’Opéra Garnier avec la venue des Franz Ferdinand, Soul Wax et Rhinocérôse ! Ou comment découvrir un lieu classique dans une ambiance rock.
Après l’adoubement par le NME et les Brit Awards en 2005, il était normal de retrouver les Franz pour un sacre printanier dans un lieu aussi prestigieux que l’Opéra Garnier. La bande d’Alexander Kapranos est arrivée sous les acclamations de ce public restreint par l’espace d’un lieu peu habitué aux manifestations pop’ulaires.
Le visage poupin du bassiste Robert Hardy légèrement en retrait, et Paul Thompson excité comme une puce sur sa batterie offrira un final punk d’aujourd’hui (soit on bouscule l’instrument mais on ne casse pas quand même). Les Écossais ont joué une bonne partie du répertoire de leur dernier album (You could have it so much better) avec Walk away, I’m your villain, The fallen ou le single Do you want to. Attitude glam et échanges verbaux rigolos entre McCarthy et Kapranos ont décrispé une assistance assagie par le luxe et le classicisme du lieu. La soirée était lancée.
Soulwax - à savoir les 2 many dj’s David et Stephen Dewaele, Stefaan Van Leuven et Steve Slingeneyer - à l’image de Nite versions, leur dernier album qui reprend Any minute now en le remixant, ont offert un très bon show dance electro, scellant la rencontre d’Air et des Chemical Brothers.
Soulwax s’est lancé dans un véritable exercice d’endurance, une course contre la montre de cinquante minutes pendant laquelle hommes et machines ont joué sans interruption (chapeau au batteur "Muppet show"), fondant les morceaux les uns dans les autres. Ici peu de parole (si ce n’est quelques voix triturées au vintage), mais un son électronique pur et des ajouts d’instruments électriques forts (guitare/basse) qui ont balisé un show noyé dans des lumières violentes et hypnotiques.
Kelis c’est de la R’n’B’. C’est de l’ennui, c’est un déhanchement fessier intéressant, du clinquant aussi. La salle s’était échauffée à l’écoute des Ferdinands et de Soulwax, elle est devenue bouillante à la vue de Kélissssssssssss.
Rhinocérôse est un retour aux 70’s avec des hommages appuyés visuellement par la projection d’images sur deux écrans (extraits de films de Russ Meyer ou pochettes d’albums des Clash, Donna Summer, ACDC, Jackson Five, B-52’s...), et musicalement. Chaque morceau donne l’impression d’écouter une reprise d’un titre seventies connu mais dont il ne serait jamais possible de se souvenir. L’ambiance est résolument électro accompagnée de guitares hargneuses et des solos caricaturaux et amusants. La parodie se poursuit avec l’entrée en scène des chanteurs : le premier au look rock SM, qui exhibe son slip et laisse traîner sa langue sur les lèvres, oublie de chanter victime de violentes poussées hormonales, et le second, tout frêle avec son jean moulant et sa voix criarde façon Angus Young, arbore une magnifique boule crêpue en guise de chevelure. Rhinocérôse c’est distrayant et dansant, un bon final.
Galerie photos
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