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Le 11 octobre 2006
Deux frères siamois et une Caucasienne : un carambolage azimuté.
Deux frères siamois et une Caucasienne : un carambolage azimuté.
On se demandait comment DBC Pierre allait négocier le virage du second roman après le détonant Bouc hémisphère, lauréat du Booker Prize en 2003. Le résultat s’appelle En attendant Ludmilla, récit azimuté de destins croisés, histoire improbable que Tarantino et Kusturica auraient pu écrire à quatre mains dans un moment d’hallucination générale. Il est tellement rare de trouver un écrivain avec des idées pareilles, qu’il faut savoir en profiter.
Il s’agit d’une rencontre entre deux mondes, que rien ne prédisposait à un éventuel rapprochement. D’un côté, deux Anglais, frères siamois séparés à 33 ans après une opération chirurgicale historique. Blair et Buns ont beau être siamois, ils n’en ont pas moins deux caractères totalement différents. Quand l’un ne pense qu’à se défoncer et à rencontrer des filles, l’autre préfère attendre que les heures passent, enfoncé dans sa baignoire. De l’autre, il y a Ludmilla, pauvre paysanne d’un pays (imaginaire) du Caucase déchiré par la guerre civile. Entre un grand-père incestueux, un frère maquereau et une mère désespérée, Ludmilla rêve de fuir au bras de Micha, son petit ami enrôlé dans l’armée.
Comment mettre en relation tout ce joli monde ? Par le biais d’Internet bien évidemment. Après quelques mauvaises rencontres, Ludmilla se retrouve exposée sur un site proposant de pauvres filles de l’Est aux riches garçons de l’Ouest. Confrontation soudaine et explosive entre deux univers qui se tournent le dos en permanence ! DBC Pierre ne craint pas d’en rajouter dans la noirceur, la parodie ou la caricature, mais c’est justement là qu’il excelle. Qu’il s’agisse des dialogues, savoureux, ou du regard qu’il porte sur ses personnages, on sent un enthousiasme permanent animer cet écrivain. Misère contre opulence, guerre contre paix, administration contre libéralisme, rien n’échappe au regard acerbe de cet auteur toujours aussi original. Voilà ce qu’on appelle rire malicieusement, et avec plaisir, du malheur des autres !
DBC Pierre, En attendant Ludmilla (Ludmila’s broken English, traduit de l’anglais par Philippe Aronson), éd. du Panama, 2006, 346 pages, 22 €
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