Le 25 janvier 2005
Didier Super à la Maroquinerie il y a quelques soirs, c’était super !
Didier Super à la Maroquinerie hier soir, c’était super. Il avait amené un petit garçon avec lui, mais en fait c’était une amie. A la contrebasse, au piano. Lui à la guitare. Et au playback. Didier Super.... con !
Didier Super en concert, c’est très bien.
En même temps, faut aimer s’en prendre un peu dans la gueule quand on vient plein d’espoir écouter le porte-parole de tous ceux qui sont nés dans les années 73.
Par le début.
En même temps, faut aimer attendre une heure avant d’entrer dans la salle avec des gars qui viennent de Normandie ou presque.
En même temps, faut aimer regarder une première partie de VAP (Variété Approximative de Proximité) composée de deux semi-Deschiens que la fée musique aurait oublié de caresser de sa baguette idiote.
Faut aimer leurs blagues, avoir la patience d’apprendre à les apprécier... sincèrement.
Merci Hervé, merci Jean-Claude. Franchement, c’est n’importe quoi.
A propos, Didier Super.
Didier Super est une sorte de gros con. Pourquoi il est con ? Parce que c’est plus simple à expliquer comme ça.
Parce qu’il veut nous empêcher de nous identifier, rompant à l’envi les maigres fils de complicité que son public tente de tisser. C’est vrai qu’à 32 ans, on a vite envie d’étrangler les petits gars purulents qui se laissent pousser de la gomina sur la tête... "les mongols du premier rang qui portent des tee-shirts payés 300 balles, où y’a marqué REBELLES et qui ne se font pas de crête parce que leur mère veut pas" [1].
On se demande parfois, à part des gens comme nous, qui peut saisir la dérision du Super. Un Super avec de l’aplomb, qui gazole la gueule des gars guignolesques de gauche et de guingois. On ne croit guère, et Didier Super non plus, que cette jeunesse qui ne prend même plus le temps de se décolorer ne votera pas Sarkozy ou Fabius dès qu’elle deviendra imposable. Qu’elle n’enfermera pas des sapajous dans le genre du Super à la moindre baisse du PIB, qu’elle ne plantera pas le Didier au pilori pour quelques mots de trop sur les pauvres ou les pédés. "Y’en a marre des pauvres" devrait devenir notre hymne à tous, entre détestation de la pitié télévisuelle et grandiloquence du non-dit new wave. Ça pue une indigestion d’années 80.
Didier Super n’est pas le chanteur des "bobos", ces humains troglodytes qu’on souhaite parquer sur des trottoirs à Montmartre, le long de la rue des Abbesses.
Même s’il est sans doute l’avorton d’une génération qui se déglingue à la chupa chups, il arrivera à échapper à la "canalplus-isation" qui nous guette dans les recoins. Ici, Antoine et Lili [2] ne sont pas les bienvenus.
Le concert, c’est son élément. Performeur à la Johnny, entre osmose et envie de vomir. Il insulte, le Super, et on le calomnie, vilipende, interpelle [3]. Rien à faire de son public, qui s’la pète parce qu’il est à un concert de Didier Super.
Didier Super passe dans votre région ? Franchement, allez-y. Ça lui fera du fric pour repartir chez lui. Et vous serez soulagés.
Pour info, ces photos ont été prises de loin, avec un téléphone Mitsubichi M342i - Luminosité maximale - Zoom sur position 3
[1] Résumé en une phrase de ce qu’un pauvre gars comme Didier Super met trois heures à exposer. Mais il vient du Nord.
[2] Boutiques bobo incitant à la destruction qu’on trouve à Paris et espérons-le ailleurs aussi, parce qu’il n’y a pas de raison. N’y allez pas !
[3] Et sa réponse fleure bon le "Mais qui t’es toi / Pour me parler comme ça ? / Tu t’crois supérieur / Parce que t’es mon supérieur / Espèce de bâtard / J’vais t’péter l’postérieur" des Stupeflip.
Galerie photos
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