Le 14 octobre 2005
Une soirée royale à défaut d’être divine.
Une soirée royale à défaut d’être divine.
Tout comme leur dernier album Pocket revolution qui était attendu fébrilement dans les bacs, une certaine effervescence régnait à l’entrée de l’Olympia le soir du concert. Cinq années d’absence, si on exclut la brève performance à l’automne 2004 dans le cadre du festival des Inrocks, c’est long à supporter. On pouvait craindre le pire, une flambée de violence, comme le meilleur, l’absolution. L’issue de cette situation intenable s’est jouée, comme d’habitude, sur scène.
La soirée belge s’est ouverte sur Jéronimo, un trio wallon aux influences rock assumées avec des reprises dans ses propres compositions d’extraits de Noir Désir ou du célèbre
"Bullet in your head !" de Rage Against the Machine. Si musicalement, l’énergie électro-rock déployée peut séduire, en revanche les textes sont aussi passionnants que ceux de Nicolas Sirkis. Peut-être qu’en flamand... Jéronimo a quand même réussi à garder la salle à une température ambiante et à ne pas se faire dévorer par l’impatience d’un public à voir le come-back tant espéré.
dEUS a joué la sobriété. Cette fois point de cracheurs de feu ni de saltimbanques, on retrouve sur scène les cinq membres du groupe présents sur l’album (toujours utile de le préciser dans une formation qui voit à chaque album son lot de départs et d’arrivées). Des lumières rouges, bleues, et un écran de fumée laissent percevoir l’entrée de longues silhouettes fantomatiques sur la scène de l’Olympia. Après des excuses polies du chanteur Tom Barman pour leur longue absence (Ouf ! L’absolution est accordée), dEUS va se lancer dans un concert inégal, alternant purs joyaux d’énergie et interprétations poussives.
La libre interprétation et l’aisance d’un côté avec Theme from turnpike où on assiste à une hypnotique montée sonore, ou encore avec Roses qui amène le public à passer de l’état sautillant à la transe collective. Et de l’autre, le jeu engoncé, "posemétré", fidèle à la version studio de What we talk about ou Bad Timing qui auraient mérité une autre ampleur avec - mais ce n’est qu’une idée - l’adjonction de beat électroniques. Cette faiblesse s’est répétée sur l’ensemble des titres de Pocket revolution.
Manque de recul ou de temps de répétition ? dEUS n’a pas convaincu sur ses dernières compositions. Heureusement, la reprise de standards comme Instant street ou le tubesque Suds & soda a permis un déchaînement de têtes ballottées, de corps désarticulés et de mains fébriles qui, à force d’applaudissements, ont obtenu le rappel minimum. Une raison bien légitime a amené le groupe à refuser le second, le chanteur annonçant au micro qu’ils étaient attendus à une fête au café parisien de la Flèche d’or. On ne s’appelle pas Barman par hasard...
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