Le 21 juin 2005
Tant de livres qui restent à lire. Pourquoi diable en relire ?
Tant de livres qui restent à lire. Pourquoi diable en relire ?
Je viens de relire Trois chevaux, d’Erri De Luca. Relire : que de lourdeur dans ce verbe. La faute au préfixe sur lequel la brièveté du mot invite à s’appesantir. Conjugué, c’est même pire. Entre lire et relire, l’oreille n’hésite pas - au premier le plaisir, le désir, le sourire, au second pas grand-chose. Rageant, car que de bonheur là-dedans, que d’étrangeté aussi dans la décision de retourner vers un livre lu.
Bien sûr, il faut l’avoir aimé, ce bouquin, mais cela ne suffit pas, sans quoi, on ne s’en sortirait pas. D’autres éléments entrent en jeu. Infimes, parfois : une odeur pour l’Erri De Luca. Plus possible, depuis Trois chevaux, de peler une gousse d’ail, de la presser, sans penser au jardinier argentin qui, d’un peu de pain, de tomates, d’ail et d’huile d’olive se fait un festin.
Une odeur, rien que ça ? Non. Ou peut-être oui, si je lui avais laissé plus de temps. Mais il y a eu, l’autre petit matin, cette image-là : trois chevaux couchés dans l’herbe au bord d’une route, alignés, la tête relevée à l’identique, la crinière flottant pareille dans le vent du printemps finissant.
Plus le choix, il fallait relire. Tant pis pour la laideur d’un terme qui, pour tout dire, mériterait d’autres explications : lit-on vraiment deux fois un roman de la même façon ?
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