Le 20 juillet 2018
- Genre : Vidéo-clip
L’année 2018 nous a jusqu’à maintenant délivré d’épatantes preuves de savoir-faire français en la matière de genre, avec quelques solides morceaux de cinéma. Les exemples, s’ils ne sont pas pléthoriques, ont le mérite d’être emplis de qualité et élaborés avec passion : le nerveux Burn Out en janvier, le sanguinolent et réjouissant Revenge en février, l’éprouvant et incomparable Ghostland en mars, le surprenant Dans la brume en avril…
Résumé : Deux chasseurs traquent une machine qui tente de s’émanciper. Après l’avoir abattue, ils assistent à un phénomène mystique : le spectre d’une jeune femme s’arrache de la carcasse du vaisseau comme si elle avait une âme. Cherchant à comprendre la nature de ce spectre, ils entament une course-poursuite avec elle à travers l’espace.
- L’affiche officielle du moyen-métrage © 2016 Blood Machines
Toutefois, le duo à l’origine de l’œuvre sur laquelle s’épanche présentement cet article n’officie pas au cinéma. En effet, le créateur bicéphale Seth Ickerman (pseudonyme artistique réunissant les deux férus de science-fiction que sont Raphaël Hernandez et Savitri Joly-Gonfard), s’il a des ambitions cinématographiques, se contente pour le moment de réaliser ses diverses productions artistiques dans un écrin musical (le clip), dont le budget tient de surcroît à une campagne (toujours en cours) de financement participatif.
Seth Ickerman est né artistiquement en 2011, avec la mise en ligne du fruit d’un travail intense de six années : Kaydara, ahurissant film de fan se déroulant entièrement dans l’univers de la saga Matrix, dont la création, relatée dans une passionnante vidéo révélant des coulisses de la folle entreprise qu’a constitué ce moyen-métrage, aura connu moult péripéties. Car le travail du duo, outre de traditionnels difficultés de terrain rencontrées sur le tournage, est principalement centré sur l’esthétique de l’œuvre, hybridation saisissante de prises de vue réelles, d’images générées par ordinateur et d’effets spéciaux « à l’ancienne » (maquettes, animation en image par image). Le résultat, formidable et singulier, témoignait d’une propension prodigieuse à la création, qui s’avérait unique (argument d’une vision de maître-d’œuvre) et fabuleuse (indice de l’enthousiasmante qualité de cette vision).
En sus de quelques images tournées pour des événements particuliers et d’un excitant projet de long-métrage (Ickerman sera dédié au septième art, cette fois-ci – l’attente est également démesurée, et la bande-annonce dévoilée en 2016 pour lancer le projet n’a nullement fait fléchir notre véhémente euphorie), les deux Français livraient en 2015 leur nouveau travail, qui constitua un témoignage supplémentaire des qualités d’esthètes des deux réalisateurs : ce fut Turbo Killer, somptueux clip monté pour le musicien Carpenter Brut, que nous vous enjoignons grandement à visionner, et ce, dans les plus brefs délais.
- Photogramme issu du clip Turbo Killer © 2016 Seth Ickerman
Forts de cette collaboration réussie et remarquée (la vidéo cumule aujourd’hui plus de 3,5 millions de vues), le duo décida en conséquence de renouveler cette fructueuse collaboration, avec une ambition démultipliée, ayant le dessein de livrer un moyen-métrage davantage assimilable à une œuvre de cinéma qu’à un assemblage de tableaux (certes mirifiques) illustrant des notes électroniques : Blood Machines se présente comme un hommage aux années 80 empli d’aventure, avec une bande sonore signée Carpenter Brut. Espérons que leur soif inextinguible de création ne s’éteigne jamais. Avouons qu’à la vue de cette bande-annonce, ce qui pouvait jusqu’alors s’apparenter à une gageure constitue désormais une belle promesse.
Galerie photos
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