Le 4 janvier 2025
Si l’enquête relative à la recherche d’un kidnappeur d’enfant est plutôt bien menée, le propos souffre de facilités scénaristiques qui nuisent à la vraisemblance et l’intérêt du film.
- Réalisateur : Juan Carlos Medina
- Acteurs : Sami Bouajila, Anne Azoulay, Olivia Bonamy, Julie Gayet, Gilles Cohen, Marilyne Canto, Dimitri Storoge, Yannick Choirat, Manon Azem, Philippe Resimont
- Genre : Thriller
- Nationalité : Français
- Distributeur : Société nouvelle de distribution (SND)
- Durée : 1h41mn
- Date de sortie : 1er janvier 2025
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Résumé : Nord de la France, 2005. Malik, inspecteur de police, assiste impuissant à la mort d’une enfant suite à un kidnapping. En charge de l’enquête, il échoue à retrouver le meurtrier. Dix ans plus tard, sans élément nouveau, ni trace d’un dangereux criminel qui court toujours, l’affaire s’apprête à être classée définitivement. Mais quand de nouveaux faits en lien avec l’affaire se révèlent, Malik entame une course contre la montre dans l’espoir de résoudre l’enquête avant l’expiration du délai de prescription. Six Jours, c’est le temps qui lui reste pour retrouver le coupable.
Critique : Malik est un policier pour le moins tenace. À moins de six jours du délai de prescription d’un crime odieux contre un enfant, perpétré il y a dix ans, il décide de mettre toute son énergie pour retrouver le coupable. En même temps, s’il n’est pas parvenu à retrouver l’auteur en dix ans, il paraît peu probable qu’il puisse résoudre cette affaire en si peu de temps, même si la mère esseulée y croit autant que lui. Six jours part donc d’ores et déjà sur une véritable difficulté narrative et hélas, pendant plus d’une heure quarante, ne dément jamais l’accumulation de maladresses scénaristiques.
- Copyright SND
En effet, le récit est construit sur deux histoires. La première est liée strictement à la recherche de l’auteur impuni, là où la deuxième raconte un nouvel enlèvement d’enfant qui reproduit trait pour trait la première affaire. On voudrait bien s’intéresser à ce thriller étrange, mais le récit cumule de telles invraisemblances, et surtout de tels coups de théâtre aussi prévisibles que ridicules, qu’on finit pas se désintéresser de cette enquête poussive et peu reluisante.
Six jours est un remake d’un film coréen. Drôle d’idée que de reprendre dans un environnement français un récit aussi boiteux. Le réalisateur fait pourtant tout pour rendre crédible cette vague histoire d’enlèvement, mais l’essoufflement est immédiat. D’abord, on ne comprend pas comment à partir du visionnage d’une route en pleine nuit, le policier retrouve celle d’un criminel qui a perpétré son crime il y a plus de dix ans. À cette étrangeté s’ajoutent des facilités d’écriture où le psychopathe échoue devant un babyfoot ou se fait courser par la mère endeuillée dans une ville en pluie. Bref, rien ne fonctionne vraiment, et la seconde partie, qui rejoue le premier crime impuni, est pire dans les intentions comme la résolution qui en est faite.
- Copyright SND
Pourtant, les acteurs s’adonnent honnêtement à leurs rôles. Julie Gayet interprète cette mère détruite à jamais qui attend de la justice une réparation morale. Sami Bouajila rentre dans la peau de ce policier déterminé et fougueux en mettant une belle énergie au service de la résolution du crime impuni. Mais franchement, comment ces comédiens expérimentés n’ont-ils pas pu influer sur le scénario pour rendre les choses plus crédibles et moins pesantes ? Le spectateur se demande, dès les premières séquences, comment on peut réciter des dialogues aussi peu construits et qui partent dans des directions aussi absurdes. Voilà encore un film qui ne fait pas honneur à la police. Et l’on regrette que le scénario ne se soit pas un minimum penché sur le code de procédures pénales qui aurait permis à l’enquête de prendre un peu d’épaisseur.
Six jours était pourtant pétri de bonnes intentions. Mais le long-métrage ne tient aucune des promesses qu’il propose au spectateur en matière de suspense, d’aventure et de cohérence. Même le mot de thriller pour caractériser le genre semble de trop. Bref, Juan Carlos Medina sera resté à côté de son sujet, lui-même peut-être s’épuisant dans ses propres ressorts narratifs.
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