Le 25 novembre 2005
Batteurs, scratcheurs, tchatcheurs, public enthousiaste, gens qui passent juste boire un verre. Une vrai party !
C’était une vraie party : avec des batteurs, des scratcheurs, des gens qui passent un verre à la main, des tchatcheurs qui se relaient, des caméramen postés aux quatre coins de la scène, un public enthousiaste. Une question se posait quand même à la fin du concert : combien de personnes peuvent donc contenir les backstages du Tryptique ?
Les soirées Keepintime au Tryptique se veulent un écho à l’initiative de B+ , alias Brian Cross, vidéaste et journaliste de la scène underground ouest américaine, qui a organisé en 2000 à Los Angeles une jam session entre DJ’s confirmés et batteurs renommés. Les enregistrements de ces rencontres ont ensuite été envoyés à d’autres DJs (dont DJ Shadow) qui en ont fait un nouvel album. Voilà pour la petite histoire. Pour cette deuxième session, Birdy Nam Nam, collectif de DJs au premier album réussi (voir notre critique) et familiers des podiums de deejaying internationaux, rencontrait l’ancien batteur de Fela Kuti, pionnier de l’afrobeat, Tony Allen, entre autres...
Comme dans les matches de boxe, avant le combat, on chauffe la salle et c’est Tez (présent aux côtés de Kwal ou de Spleen) qui a ouvert la soirée par une warm up stimulante.
Le micro à la bouche ou contre son cou, la main tiraillant la peau de la pomme d’Adam pour faire sortir des sons hallucinants habituellement issus de machines électroniques, DJ Oof a enchaîné les improvisations pour culminer avec une reprise de Prince, Kiss, sur laquelle il arrive à reproduire les sons des instruments et du chant simultanément. Le New-Yorkais Mike Ladd, sorcier hip hop du Majesticons, a pris la suite au cri de "No hippy tonight !" et le Tryptique a revêtu des allures de club de Harlem des années 50 ou du Shrine de Fela Kuti. Dans une atmosphère suffocante, les invités se sont relayés ou accompagnés ou interpellés. Nous avons assisté à une réelle complicité entre les artistes d’abord, et les artistes et le public ensuite.
Les Birdy Nam Nam ont poursuivi par un très bon set fiévreux et dansant, puis petit à petit ces derniers se sont vus légèrement éclipsés par l’effervescence générale et assuraient aux platines un rythme fou pour des morceaux sans fin.
À chaque instant, un événement venait faire perdurer la jam encore quelques minutes : d’abord avec l’arrivée de Tony Allen qui improvisera sur un morceau d’au moins quarante-cinq minutes, puis le retour de Mike Ladd, DJ Oof, les chanteuses Asa Lusha et Ruth Tafabé, le clavier Sylvain Mos, les membres du groupe franco-américain Spontane dont McHester qui a multiplié les joutes avec Mike Ladd. On ressentait la volonté, de toutes parts, de jouer et de danser jusqu’à l’épuisement, le plaisir d’appartenir à cette culture de l’improvisation et du partage héritée du jazz. En attendant le disque et le DVD de la soirée, remercions Ping Pong et les artistes pour cette chaleureuse initiative !
Prochaines dates
Birdy Nam Nam 9 décembre à Montpellier (34) ; 10 décembre à Rennes (35) ; 16 décembre à Avignon (84).
Très bonnes photos du concert à découvrir ici
Galerie photos
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