Le 21 décembre 2014
- Genre : Comédie
- Voir le dossier : Bilan 2014
Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? et Supercondriaque ont fait salle comble, permettant au cinéma français de dépasser les 40% de part de marché cette année... La Famille Bélier est le dernier phénomène en date pour conclure en beauté une année placée sous le signe de l’humour social.
Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? et Supercondriaque ont fait salle comble, permettant au cinéma français de dépasser les 40% de part de marché cette année... La Famille Bélier est le dernier phénomène en date pour conclure en beauté une année placée sous le signe de l’humour social.
La France avait besoin d’exhaler les mauvaises toxines.
Etre français et vivre dans l’Hexagone n’est pas devenu simple, aussi, se montrer solidaire en plein French bashing médiatique, politique et hystérique, c’est quelque peu passé par le cinéma. Avec 12.236.000 entrées, la comédie Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?, qui ne fut pas présentée à la presse, a redoré le blason de Christian Clavier qui se retrouve une fois de plus leader du box-office, vingt ans après Les Visiteurs. La comédie a fédéré la bienveillance des critiques, du public et des différentes communautés ethniques et religieuses. Un exploit. Elle est devenue le 19e plus gros succès de l’histoire du cinéma, en France, devant Le Corniaud. Samba, par les réalisateurs d’Intouchables (19M), Olivier Nakache et Éric Toledano, n’aura pas réussi à accomplir cette performance, malgré la présence d’Omar Sy. Avec 3.100.000 entrées, la romance sociale, mettant également en scène Charlotte Gainsbourg, a partiellement déçu, tout en étant un top 10 annuel honorable. Un paradoxe certain, mais le budget était élevé. A noter que deux acteurs de Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu se sont retrouvés très vite « testés » au B.O., Noom Diawara dans Amour sur place et à emporter de Amelle Chahbi, qui a plutôt bien fonctionné (400.000), malgré sa relative médiocrité, et Medi Sadoun dans Les Francis (394.000), dont le budget était plus élevé, mais la qualité guère plus au rendez-vous.
Deuxième annuel (au 20/12), devant Lucy de Besson, l’on retrouve Supercondriaque, comédie qualitativement décevante, de Dany Boon, qui rejoint les Astérix aux Jeux Olympiques, La Vérité si je mens 3 ! et autre Sur la piste du Marsupilami, parmi les grosses machines que personne n’aime vraiment, mais qui, grâce à une promo monstre, déplace les foules (5.268.000). On est loin des précédents scores du réalisateur, et notamment de son Bienvenue chez les Ch’tis (20.4M en 2008).
L’on restera plus impressionné par les 2.307.000 entrées de Babysitting que par les 2.372.000 culottes courtes des Vacances du Petit Nicolas, on n’est effectivement pas habitué à voir des comédies adolescentes made in France qui s’envolent à de tels sommets, alors que l’adaptation de la BD de Sempé avait dépassé les 5.5 millions de gambadeurs lors de son premier passage au cinéma en 2009. Wild Bunch a attendu trop longtemps pour mettre en route ce sequel ; de surcroît, le niveau de ces Vacances était inférieur au premier volet, et ressemblait trop à un ersatz de L’élève Ducobu qui était lui-même un ersatz du Petit Nicolas. Bref, le sentiment de tourner en rond était général et a achevé cette grosse production avec Kad Merad et Valérie Lemercier.
Les Trois Frères : le retour n’a pas été le phénomène attendu et se retrouve largué à 2.239.000 entrées quand il avait le potentiel d’un come-back à 5 millions. Là encore, le premier numéro, en 1995, avait rapporté gros, avec une pôle position annuelle à 6.900.000 frangins. Suite périmée pour beaucoup, ce retour des Inconnus a laissé tout le monde sur sa faim.
Beau score pour Kev Adams et Dubosc dans Fiston (1.920.000). Parallèlement, la star des Profs connaissait un échec foudroyant dans Kidon un mois plus tard avec… 27.000 entrées. Dubosc, lui, a également assuré dans Barbecue, comédie de potes bobo aux réminiscences d’un Prénom bien-aimé. Avec 1.600.000 entrées, Barbecue, bénéficiait aussi de la présence de Florence Foresti et Lambert Wilson. Intouchable Dubosc après Boule & Bill en 2013 ? On l’a quand même vue dans le pathétique SMS de Gabriel Julien-Laferrière, mais en second rôle cette fois-ci, puisque c’est Guillaume de Tonquedec (Le Prénom, justement, mais aussi co-vedette de Barbecue), qui tenait la vedette de cette comédie téléphonée qui n’aura accroché que 290.000 accrocs au smartphone.
Dans les adaptations de BD, on peut évidemment rappeler que Astérix : Le Domaine des dieux est, avant d’être un film d’animation, une authentique comédie qui a séduit tout le monde : 1.810.000 entrées en 3 semaines. Avec les vacances de Noël, le délire d’Alexandre Astier dépassera les 3 millions d’entrées. Mission accomplie pour SND. Minuscule est une autre comédie animée qui aura marqué les cinéphiles avec 1.457.000. Certes, le budget était élevé, mais le film d’aventure épique peuplé d’insectes, est sorti un peu partout dans le monde.
Succès indéniable, la comédie girlie Sous les jupes des filles a su parler aux working-girls urbaines, malgré la tendance un peu hystérique de cet essai qui ne manque pas de tempérament d’Audrey Dana à la réalisation (1.349.000). On n’oubliera pas que Jamais le premier soir, dévoilé en janvier, avait ouvert l’année avec de très beaux chiffres pour Alexandra Lamy, Mélanie Doutey et Julier Ferrier (vue également dans Sous les jupes des filles) : la comédie de Melissa Drigeard était pourtant un sacré nanar ! Par ailleurs, Julie Ferrier a été croisée dans d’autres comédies en qualité de seconds rôle, puisqu’on l’a aperçue dans La liste de mes envies de Didier Le Pêcheur avec Marc Lavoine et Mathilde Seignier (410.000, c’est encore trop pour ce que c’était) et Bouboule, chronique adolescente sociale atypique, mais qui n’a pas fait le poids (64.000). Girlie également, Les Gazelles de Mona Achache avec la rouquine Audrey Fleurot, a fait son trot, approchant les 300.000 antilopes. Pas mal pour un petit budget.
Du côté des « Jean qui rie, Jean qui pleure », l’on citera Thomas Ngijol, acteur à succès dans Le Crocodile du Botswanga (1.227.000), aux côtés de son acolyte Fabrice Eboué, et réalisateur malheureux de l’énervant Fastlife (341.000). Sophie Marceau, elle-même, a dû se montrer à moitié satisfaite des chiffres de Tu veux ou tu veux pas, tout juste millionnaire, notamment grâce à la présence de Patrick Bruel, mais la star a dû être pétrifiée face aux chiffres lamentables du Lisa Azuelos, Une Rencontre, qui en avril, ne parvenait pas aux 450.000 amoureux. Cluzet n’a jamais été une valeur sûre du box-office. Erreur de casting ?
De l’intelligence et du social caractérisaient Hippocrate, comédie en milieu hospitalier sur la crise de foi d’un jeu interne. 911.000 pour le film de Thomas Lilti, c’est une excellente surprise, et une confirmation pour Vincent Lacoste qui avait pourtant démarré l’année en étant la vedette de l’un des pires désastres commerciaux de 2014 : Jacky au royaume des filles, OVNI de Rias Sattouf, s’écrasait autour des 110.000 égarés, en dépit d’un budget costaud.
Bon rétablissement a précipité Gérard Lanvin dans la comédie du 3e âge. Succès moyen avec 537.000 entrées pour le film de Jean Becker. Gemma Bovery d’Anne Fontaine avec Luchini et la divine Gemma Arterton, a plu à un certain public lettré (569.000) quand Le Grimoire d’Arkandias confortait l’assise de Christian Clavier auprès des plus jeunes (600.000). Ce ne sont pas des francs succès, mais cela aurait pu être pire. Ozon, lui, a décroché après avoir dépassé les 550.000 entrées. Sa comédie à talon a subi un bouche à oreille moyen, doublant à peine les chiffres de la première semaine. Star féminine d’Une nouvelle amie Anaïs Demoustier était également présente au générique de La Ritournelle mais en second rôle (334.000), et surtout de la première réalisation de Manu Payet, Situation amoureuse, c’est compliquée, un flop, un vrai, à 335.000 amateurs de l’humour particulier de l’ancien animateur radio.
Aimer, boire et chanter, film posthume d’Alain Resnais n’aura pas été le plus gros succès de son auteur (312.000), score assez proche des 345.000 de Pas son genre de Lucas Belvaux avec Emilie Dequene et Loïc Corbery. Brèves de comptoir n’a pu compter que sur 204.000 piliers de bar. C’est peu.
Parmi les déceptions de 2014, notons Wrong cops de Quentin Dupieux (57.000), Libre et assoupi de Benjamin Guedj avec Charlotte Le Bon, Baptiste Lecaplain, Félix Moati (99.000), Tristesse Club de Vincent Mariette avec Laurent Lafitte et Ludivine Sagnier (49.000), A toute épreuve de Antoine Blossier avec Marc Lavoine (256.000), Le jeu de la vérité de François Desagnat avec Vanessa Demouy, sur un scénar de Philippe Lellouche (48.000), N’importe qui – le film de Raphaël Frydman avec Rémi Gaillard (132.000), Repas de famille (200.000) avec les Chevalier du Fiel… Des flops, des vrais.
Sorti un 19 décembre, Benoît Brisefer : les taxis rouges est parti pour être l’un des plus gros échecs de 2014 avec 7.000 lecteurs de Peyo pour son premier jour d’exploitation (à l’instar du Kad Merad On a marché sur la lune, 394.000), contre 117.000 pour le démarrage fulgurant de La Famille Bélier qui va droit vers le million pour sa première semaine. Ce dernier s’annonce comme un phénomène populaire, de ceux qui commencent très haut pour finir à des scores imprévisibles (4 millions et plus, peut-être même beaucoup plus). Le Père Noël se situera au milieu avec 177.000 entrées en première semaine, ce qui est tout de même malingre...
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