Tu veux ou tu veux pas - Tonie Marshall - critique

Critique : Les addictions, leurs conséquences et leurs possibles solutions ont le vent en poupe au cinéma. Alors que les troubles liés à l’alcool, la drogue ou encore aux jeux d’argent fleurissent sur grand écran, les obsessions au sexe commencent à intéresser aussi des réalisateurs britanniques tels que Steve McQueen pour le sulfureux Shame, et des cinéastes français comme Tonie Marshall. Elle réunit pour l’occasion Sophie Marceau et Patrick Bruel, dans un film qui devait au départ s’appeler Les missionnaires, six ans après son dernier film, Passe-passe.C’est sous la forme d’une comédie qu’elle explore avec malice l’histoire d’un ancien sex addict repenti qui, aidé de son meilleur ami, tente de se reconstruire en intégrant des groupes de paroles et en réglant les problèmes de couple des autres en tant que conseiller conjugal. Sa rencontre avec une jeune femme espiègle et rentre-dedans qui, manque de chance pour lui, lui plaît instantanément, arrive malheureusement trop rapidement, au point que le personnage joué par Patrick Bruel finit par pâtir de la présence écrasante de Sophie Marceau, littéralement renversante dans ce rôle de croqueuse d’hommes, plutôt inhabituel chez elle.L’intrigue, trop légère et cousue de fil blanc, ne permettra en effet à aucun moment de vraiment s’interroger sur le problème d’addiction ni de s’intéresser à son côté dévastateur, le film préférant rire des difficultés de l’un à garder un emploi, alors que l’autre ne parvient pas à construire une vie de couple stable. A peine effleurées, ces questions sont vite laissées de côté au profit de scènes cocasses, surtout au sein du cabinet où les deux personnages travaillent. Les problèmes de couple improbables de leurs patients sont le sel du long-métrage.Reste la performance ébouriffante de Sophie Marceau, parfaite et plus ravissante que jamais en femme sûre d’elle et de sa féminité, persuadée d’être trop irrésistible pour qu’un homme lui dise non. La galerie de seconds rôles apporte un répondant bienvenu à cette actrice magnifique qui capte toute l’attention, à commencer par Sylvie Vartan, hilarante en cougar qui découvre l’informatique et les sites de rencontre.L’intervention de Jean-Pierre Marielle, qui n’apparaît que quelques minutes à l’écran, casse malgré tout un rythme vite ennuyeux et une intrigue trop prévisible. Grâce à lui, le film acquiert enfin un instant de profondeur en devenant touchant, cherchant enfin à amener les personnages à une réflexion. Le public, à la fin de ce film qui manque singulièrement de consistance, ne pourra que l’en remercier.