Critique

LIVRE

Beautiful Boy - Tom Barbash - critique du livre

Le 1er octobre 2020

Tom Barbash nous entraîne au cœur de l’effervescence des années 1980, dans le milieu du showbiz et des paillettes, entre hippies et acteurs célèbres, ex-Beatle et déambulations dans les rues new-yorkaises.

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Crédits : Albin Michel
  • Kirzy 9 février 2021
    Beautiful Boy - Tom Barbash - critique du livre

    Dès les premières pages, on comprend qu’Anton Winter, 23 ans, sera peut-être le narrateur mais pas le héros de sa vie, ni même le héros du roman. Il a cédé la première place à son père ( célèbre animateur de talk show qui se remet d’une dépression nerveuse après pétage de plomb en direct devant des millions de téléspectateurs ), à son célèbre immeuble ( sa famille vit dans le Dakota building, façade gothique et célébrités à gogo à l’intérieur ) ainsi qu’à son tout aussi célèbre voisin, John Lennon lui-même ( en retrait de la scène musicale pour profiter de son fils Sean ).
    Tom Barbash capture parfaitement le parfum de fin d’une époque qui flotte sur New-York et les Etats-Unis. le roman s’étale d’août 1979 à décembre 1980 et c’est avec une mélancolie teintée de nostalgie douce-amère que nous conte Anton avec en toile de fond, en touches légères ( la campagne pour les primaires présidentielles avec l’échec de Ted Kennedy chez les démocrates, la victoire de l’ultra libéralisme avec Reagan, les émeutes raciales suite à l’acquittement de policiers blancs ayant abattu le vétéran marine afro-américain Arthur McDuffie, la mort de Lennon dont on sait qu’elle arrivera ).
    Mais ce qui intéresse l’auteur, c’est la relation père-fils, c’est la construction d’Anton vers son identité propre en s’affranchissant d’un père encombrant par son égocentrisme. Belles thématiques. J’aurais aimé que mon petit coeur de lectrice batte pour ce roman plein de sensibilité ... mais cela n’a pas été le cas. J’ai traversé les pages en les trouvant très fades, m’ennuyant en compagnie de personnages très bavards. le portrait de la micro-société intello-huppée new-yorkaise m’a semblé très convenu. Peut-être qu’un lecteur américain pourra être plus sensible à ce name dropping intense, mais j’avoue n’avoir pas réussi à m’intéresser aux atermoiements de tous ces gens connus là-bas mais pas ici.
    En fait, les seuls passages qui m’ont vraiment accrochés sont ceux mettant en scène John Lennon, que l’on découvre intelligent, espiègle et tellement humain malgré son statut lourd à porter de quasi divinité. Une scène a retenu mon attention : celle de la terrible tempête qu’a essuyé ( pour de vrai ) John Lennon et le narrateur ( pour de faux ) partis en croisière vers les Bermudes. Attaché à la chaise du capitaine, chantant à tue-tête, c’est l’ex-Beatles, sans expérience de navigation, qui a pris les commandes et sauvé l’équipage. Cette expérience, terrifiante et revigorante, a tellement stimulé Lennon que dans la foulée il a composé son ultime album Double fantasy : « Life is what happens to you while you’re busy making other plans » chanson Beautiful boys ). Une autre très belle idée est de faire de Lennon le catalyseur du changement qui s’opère en Anton pour reprendre en main sa vie, lui montrant qu’une relation entre un père et un fils peut-être belle et apaisée.

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