Alma sessions

En cette rentrée musicale où le rock de Franz Ferdinand et l’électro de Boards of Canada sont à l’honneur, les oreilles de la rédaction musique ce sont arrêtées sur les sonorités lacives du nouveau Bruno E, histoire de prolonger l’été de quelques semaines.

Que penser lorsque l’on reçoit cet opus de Bruno E ? Un premier album prometteur, une pochette haute en couleurs au titre évocateur ("alma" se traduisant par "âme"), un label, Ether Records, réputé pour son bon goût, et un parrain de renom en la personne de Gilles Peterson. Sans l’avoir écouté, Alma sessions a tout l’air du disque parfait pour nous réchauffer en ce début d’automne. Trop beau pour être honnête ?
Eh bien non, ces signes avant-coureurs ne nous sont pas trompeurs. Bruno E signe ici un excellent disque. Entre easy-listening, jazz et nu-soul, Alma sessions nous emmène loin, de l’autre côté de l’océan Atlantique, et nous dépose en douceur sur une plage brésilienne. Bien que fortemment influencé par la musique de tout un continent, Bruno E présente ici un melting-pot de sa foi musicale. En s’entourant de nombreux invités, il nous donne sa vision de la soul musique moderne. Le grand Tom Zé pose sa voix sur Mister modernisimo et une place de choix est laissée au surdoué Xantoné Blacq (notamment sur l’excellent Alma).
Mais le petit plus artistique qui fait décoller cet album est sans conteste le timbre magnifique de Patricia Marx, madame Bruno E à la ville. Elle vient véritablement illuminer les douces mélodies concoctées par son "ombre". Au final, Alma sessions devrait ravir tout amateur de nu-soul exotique, et prendre une place de choix dans sa discothèque.