Le 14 avril 2009
Après le poétique Nous resterons sur Terre, c’est au tour de Let’s make money de vouloir changer les mentalités en dénonçant les pratiques scandaleuses dans la finance. Le cinéma milite, les cyniques ironisent, mais nous on applaudit.
Après le poétique Nous resterons sur Terre, c’est au tour de Let’s make money de vouloir changer les mentalités en dénonçant les pratiques scandaleuses dans la finance. Le cinéma milite, les cyniques ironisent, mais nous on applaudit.
Complètement passé inaperçu lors de sa sortie la semaine dernière, Nous resterons sur Terre est une sorte d’élégie à la Terre d’un pessimisme confondant, un spectacle symphonique qui ose mettre à mal toutes les idées reçues sur les documentaires en proposant l’une des plus belles réalisations de l’année. On peut se poser légitimement la question de savoir pourquoi une œuvre aussi universelle suscite aussi peu d’enthousiasme dans les salles. La faute au manque de promo ? A une affiche passe-partout ? Pourtant l’échec était (pré)visible dès la présentation du film à la presse ou à la lecture des papiers dans les magazines. A la sortie de l’avant-première prestigieuse organisée à l’Unesco, on pouvait déjà entendre les cyniques dénoncer la vacuité d’une symphonie répétitive dans la forme et dans les idées, puisque, selon eux, ses auteurs enfonçaient les portes ouvertes de l’écologie racoleuse, ce que la presse écrite s’est évidemment vite chargée de répéter.
Ce pseudo consensus contre cette réussite patente dans le domaine du documentaire militant est symptomatique d’un comportement 100% français qui consiste à prendre de haut ceux qui veulent bousculer les mentalités. Les auteurs de Nous resterons sur Terre dispensent un point de vue qui, certes, a déjà été véhiculé par d’autres, mais ils le font avec force et conviction, alors que la plupart des citoyens et autres politiques s’obstinent à ne pas vouloir entendre le cri d’alarme. Rares sont les œuvres qui se sont donné autant de moyens et d’énergie pour remettre en question la pertinence de la surconsommation, surtout en ces temps de crise où l’on nous incite à consommer de façon imbécile pour raviver la croissance en berne.
L’autre grand documentaire du moment, c’est l’intrépide Let’s make money, la nouvelle charge de l’autrichien Erwin Wagenhofer dont vous avez pu découvrir sur Arte We feed the world, son combat contre la faim dans le monde à l’heure des dérives de l’agroalimentaire. Cette fois-ci, le documentariste humaniste aborde de front la crise économique et remet en question un système capitaliste bien trop puissant pour vouloir changer ! A l’heure des connivences entre politiciens et grands groupes de la finance, il serait d’utilité publique que les foules se confrontent à certaines vérités révoltantes rarement énoncées à la télévision. Malheureusement, on imagine que comme toujours avec ce type de cinéma, ce sont les convaincus qui iront se radicaliser un peu plus, alors que les autres avaleront les couleuvres de l’Exécutif. Allez, courez dans les salles et parlez-en !
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