Une vérité qui dérange
Le 19 avril 2011
Loin de tomber dans le documentaire bavard ou parfaitement contemplatif, Nous resterons sur Terre propose une mise en perspective des paysages naturels et manufacturés et convie à la fois l’intelligence et l’émotion du spectateur autour de la question du développement durable.


- Réalisateurs : Pierre Barougier - Olivier Bourgeois
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Durée : 1h27mn
- Date de sortie : 8 avril 2009
- Plus d'informations : Site du film
Loin de tomber dans le documentaire bavard ou parfaitement contemplatif, Nous resterons sur Terre propose une mise en perspective des paysages naturels et manufacturés et convie à la fois l’intelligence et l’émotion du spectateur autour de la question du développement durable.
L’argument : Les changements climatiques inquiètent, les espèces s’éteignent, les ressources s’épuisent, les villes s’étendent. A travers un jeu de miroirs et de contrastes entre cette nature miraculeuse et l’obsession de l’homme à vouloir la dompter, Nous resterons sur Terre regarde la planète d’aujourd’hui dans les yeux et dresse l’état des lieux d’une harmonie qui vacille. Pouvons-nous inverser le cours des choses ? Le voulons nous vraiment ?
Avec l’environnementaliste James Lovelock, le philosophe Edgar Morin et les Prix Nobel de la Paix Mikhaïl Gorbatchev et Wangari Maathai, ce film laisse à chacun la liberté d’évaluer le degré d’urgence sur une seule certitude : Nous resterons sur Terre.
Notre avis : Offrant des images très esthétisantes, confinant pour
certaines, de par leur montage, à l’hypnose, le documentaire présente une
saisissante peinture d’un monde profondément bouleversé par la révolution
industrielle. Les choix opérés par les réalisateurs, Pierre Barougier et Olivier Bourgeois, confèrent à ce film une rare intelligence et donnent les
éléments propres à alimenter, sur la thématique du développement durable,
une réflexion. Cette dernière se fonde sur les émotions suscitées par les
vues de notre monde. Les cinéastes usent de la répétition ou de
l’apposition de paysages de la Terre à l’effet de provoquer l’éveil de la
conscience du spectateur face au charme vénéneux de l’industrialisation.
Une
telle création, notamment avec ses procédés d’accélération ou
d’association
et sa sélection musicale (Arvo Pärt, Sigur Ros...) n’est pas sans rappeler un
film sorti en 1982 de Godfrey Reggio : Koyaanisqatsi. Mais qui pourrait
ne pas être fier d’une telle filiation ?
- © Zootrope Films
A ce savant montage, les réalisateurs intègrent les pensées de quatre
grands
acteurs du développement durable : Wangari Maathai, Mikhaïl Gorbatchev,
Edgar Morin, James Lovelock. Ainsi, à intervalles réguliers et afin
d’accompagner le spectateur dans sa réflexion, les différents intervenants
évoquent leurs expériences et posent les bases d’une certaine philosophie,
bien que le mot soit désormais galvaudé, du développement durable invitant
l’humain à se considérer non pas comme un individu mais comme un être
faisant partie d’un ensemble - l’Humanité - et à penser cette Humanité dans
un système global - La Terre-. Ces interventions n’altèrent en rien les
qualités cinématographiques du film. Il réussit là où Une vérité qui
dérange, le documentaire d’Al Gore, échouait avec ses aspects trop
scolaires et parfaitement inadaptés aux salles obscures.
- © Zootrope Films
Le dessein des réalisateurs est de pousser les Hommes, toute génération
confondue, à prendre conscience de la situation afin d’adopter tant
individuellement que collectivement, l’attitude adéquate. Pour emprunter
au
sous-titre de l’essai de Jared Diamond (Effondrement, Gallimard, NRF
Essais, 2006), il est donc question de savoir comment notre société va
décider, dans le pire des cas, de sa disparition ou, dans le meilleur des
cas, de sa survie.
Frédéric Mignard 9 avril 2009
Nous resterons sur Terre - la critique
Un documentaire implacable, visuellement fascinant et éthiquement remarquable. Il ne reste plus qu’à faire comprendre aux cyniques qu’il n’est jamais mauvais de répéter les signaux d’alarme.
roger w 16 avril 2009
Nous resterons sur Terre - la critique
Certes, le message du film est un peu trop souvent martelé, mais la beauté des images et l’immersion totale proposée par la musique font de ce poème filmique un plaisir constant. Et puis, il est bon de rappeler des évidences quand personne ne réagit, malgré les multiples mises en garde.