Le 2 août 2009
L’ego de Gore semble tout balayer sur son passage mais il est conseillé de voir ce documentaire qui présente avec clarté les enjeux environnementaux.
- Réalisateur : Davis Guggenheim
- Acteur : Al Gore
- Genre : Documentaire, Politique
- Nationalité : Américain
- Distributeur : UIP (United International Pictures)
- Editeur vidéo : Paramount Home Entertainment
- Durée : 1h38mn
- Titre original : An Inconvenient Truth
- Date de sortie : 11 octobre 2006
- Festival : Festival de Cannes 2006
Résumé : L’humanité est assise sur une bombe à retardement. Les savants du monde entier s’accordent pour dire qu’il nous reste à peine dix ans pour éviter une catastrophe planétaire - un dérèglement majeur du système climatique qui entraînerait des perturbations météorologiques extrêmes, des inondations, de longues périodes de sécheresse, des vagues de chaleur meurtrières...
Critique : Documentaire sur ou avec Al Gore, Une vérité qui dérange n’est aucunement le documentaire de l’ancien vice-président, et candidat malheureux à la Maison-Blanche. Certes, le politicien a participé activement au montage et au contenu, et Davis Guggenheim semble n’être que l’artisan de la mise en page technique, à l’instar d’un Clarence Brown mettant en lumière un star vehicle pour Garbo dans les années 30. L’absence d’invention cinématographique en fait un honnête produit télévisuel, plus passionnant par son propos que par sa forme. Depuis The Big One (mais Michael Moore a un projet de mise en scène, quoi que l’on pense de son œuvre), jamais une cause n’aura été autant détournée au profit du vedettariat et de l’autosatisfaction. Voici donc Al Gore dans Une vérité qui dérange. Les enjeux économiques, sociaux, politiques et scientifiques du réchauffement climatique sont abordés avec sincérité et une documentation remarquable. Les graphiques clairs, les témoignages accablants, les explications limpides en font une source pédagogique indéniable. Les discussions passionnées qu’il suscite (dans toutes les catégories d’âge) prouvent que ce documentaire était indispensable et mérite son large succès. Des animations incrustées (la grenouille dans le tube à essai bouillant, l’ours polaire en quête de glaciers) donnent une tonalité humoristique et didactique appréciables, même si l’on doit à Bowling for Columbine de Moore l’antériorité du procédé. Là où le bât blesse, c’est que l’ego de Gore semble tout balayer sur son passage : travelling sur une salle chauffée riant à tous ses bons mots (ne manque que la standing ovation que Moore avait osée dans The Big One), digressions inutiles sur sa vie privée lorgnant vers le sentimentalisme à la Fahrenheit 9/11 (la maladie de sa sœur, la mort de son fils), poses narcissiques (Al à l’aéroport, Al et son Mac). La cerise sur le gâteau est offerte avec le générique de fin, recueil de recettes pour inciter le citoyen consommateur à limiter les émissions de CO2, y compris par la prière... Et si l’engagement de Gore est préférable au discours irresponsable de l’administration Bush, on peut se demander si l’ancien candidat démocrate aurait pu tenir son programme écologique, compte tenu des pressions des grandes firmes américaines. En dépit de ces réserves, il est conseillé de voir ce film qui s’inscrit dans le cadre du renouveau du cinéma documentaire depuis quelques années.
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mancamaro 14 octobre 2006
Une vérité qui dérange - Davis Guggenheim - critique
Personnellement, pas du tout de l’avis du site. Certes ce n’est pas excatement un film. J’ai 23 ans, et c’est bien la premiere fois que je vois un documentaire d’une énorme importance aussi bien réalisé. Désolé pour Frederic Mignard qui trouvent Al Gore somnolant et compliqué. Je trouve qu’il est au contraire passionnant, convainquant, facile à comprendre (pourtant je ne suis pas rédacteur). Allez voir ce film, vous en ressortirez changé, et n’allez plus voir les choses de la même façon.
Je trouve ça minable de critiquer un tel film qui aborde le sujet le plus grave de tous les temps, en plus un film aussi bien réalisé.
Allez le voir, vous ne regretterez pas !
Et reflechissez-y !
merci de m’avoir lu !
Christophe.
thhutin 15 octobre 2006
Une vérité qui dérange - Davis Guggenheim - critique
Maintenant nous savons.
Nous avons 10 ans pour changer de vie et 1H38 pour le comprendre.
Ce film est un début, à nous d’inventer vite la suite de l’histoire.
Changez est possible alos on s’y met !
Commençons par les conseils des associations ou de l’Ademe.
d’avance merci pour nous et les suivants
ybd 15 octobre 2006
Une vérité qui dérange - Davis Guggenheim - critique
Je suis tout à fait choqué par cet article. Vous pouvez penser que ce n’est pas la forme la plus efficace pour présenter ces arguments. Je ne vois pas ce qui vous permet de parler de "des thèses scientifiques complexes". Complexes pour l’auteur de l’article sans aucun doute. Je pense qu’un enfant de cours moyen peut suivre ces arguments. Quelque soit la part du message que le spectateur est en mesure de recevoir, elle est bonne à prendre.
Votre caricature des américains est choquante également. Les américains s’ils sont des consommateurs de pop corn n’en sont pas moins éduqués, et ce n’est pas parce qu’on est un consommateur de pop corn qu’on ne peut pas comprendre les démonstrations élémentaires et très efficaces d’Al Gore.
Si vous trouvez ce film "soporifique" allez voir Le jour d’après.
Peu importe le média du moment que le message à faire passer est le bon.
Je n’avais jamais eu avant ce film une présentation aussi claire et efficace de ces problèmes.
Inviter à ne pas aller voir ce film en le critiquant de cette manière est tout à fait irresponsable.
Voir en ligne : Une vérité qui dérange
puremorning 23 novembre 2006
Une vérité qui dérange - Davis Guggenheim - critique
La planète va mal, les émissions de dioxyde de carbone dans l’atmosphère provoquent une augmentation des températures aux conséquences potentiellement dramatiques. Le désastre n’est pas pour dans un millénaire, le basculement pourrait se produire très vite - il se produit déjà, il n’est qu’à voir les images spectaculaires de la fonte d’icebergs dans le film.
Didactique, pédagogique, la partie conférence est très intéressante.
En revanche, les intermèdes où le-fils-d’Al-échappe-de-justesse-à-la-mort, où Al-perd-l’élection-présidentielle, où la-meilleure-ami-de-la-famille-d’Al-meurt-d’un-cancer-du-poumon, où l’on-présente-la-petite-maison-dans-la-prairie-des-Gore sont gnagnans à souhait, avec une musique sirupeuse de mauvais goût et des mimiques énervantes de notre « future ex président of the United States of America ».
La mise en scène des sentiments d’Al Gore était inutile à cette démonstration brillante. Dommage.
claire90 15 janvier 2007
Une vérité qui dérange - Davis Guggenheim - critique
Bien sûr le film apporte des tas d’infos, et sonne l’alarme... Mais ce qui m’a le plus choqué dans ce film, c’est l’hymne à la gloire de Al Gore, le seul qui détient la vérité et qui dénonce le drame que nous vivons. Tous les clichés de l’Amérique sont là, l’enfance dans une ferme de l’Ouest, les vraies valeurs (la terre, la foi, la famille...), et surtout l’absence de la moindre remise en cause du modèle américain, qui est tout de même responsable en partie du gâchis écologique dont il est question !
Bref selon moi, c’est un film pluis qu’ambigü...
kial_mi 27 février 2007
Une vérité qui dérange - Davis Guggenheim - critique
Frédéric Mignard prétend que "Rien de tel qu’un documentaire pour bousculer les comportements ? Oui, enfin... Pas si celui-ci est soporifique !".
On peut évidemment avoir cette opinion, mais : je reproche souvent à ma femme de payer une place de cinéma pour la voir s’endormir au bout d’un quart d’heure ! Eh bien, c’est bien un des films où elle est restée éveillée de bout en bout (j’ai un bon champ visuel, et j’avais déjà vu le film... en français, donc je pouvais surveiller)
Norman06 22 avril 2009
Une vérité qui dérange - Davis Guggenheim - critique
Un show Al Gore qui relève davantage du débat citoyen que de l’art cinématographique. Le propos est tout de même passionnant.