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Le 6 juin 2006
Balade dans les souvenirs d’un cycliste, une selle sous les fesses et une fourche à la main.
Balade dans les souvenirs d’un cycliste, une selle sous les fesse et une fourche à la main.
Enfourchant son vélo comme d’autres laissaient fondre leur madeleine, Maxime Schmitt se souvient. De sa première bécane. Des victoires d’Anquetil. De Georges Perec qui, dans Je me souviens, semble confondre Koblet et Kubler, "les deux K du cyclisme romand". De ses chaussures de cycliste, "taille 41, point de Paris 28, attaches en velcro". De celle, vernies, de son père, "cirées à l’os". De Georges Simenon qui ne sortait pas son vélo avant le printemps, "pour ne pas l’abîmer". De la mort de Coppi, de celle de Gérard Saint, de la chute de Rivière, tout ça la même année. D’Abdoujaparov et de ses pigeons. Des six minutes mises par Indurain à Armstrong lors d’un contre-la-montre. "Walkin’in du rain"...
On pourrait continuer longtemps. L’auteur d’ailleurs, à coups de courts textes ne dépassant jamais une page, ne se gêne pas. Mais il est vrai que quand on aime, on ne compte pas et Maxime Schmitt aime son vélo, avec lequel il dort à l’hôtel lorsqu’il roule à l’étranger. Aucune idée de ce que vaut Schmitt cycliste. L’écrivain, lui, a du style. Il s’aplatit si nécessaire une escalope "patropépaisse" sous les fesses et rappelle, dans chacune de ses phrases, qu’écrire et pédaler sont des jeux. Autant dire qu’il goûte peu à l’évolution du cyclisme, préférant les sandwiches à l’omelette d’Anquetil aux cocktails amphétaminés et le fair-play des champions de jadis aux machines à gagner d’aujourd’hui. "Armstrong, écrit-il au sprint, n’a de chevalier que le nom, Lance." Il est là, le vélo volé.
Maxime Schmitt, Vélo volé, Gallimard, coll. "L’arpenteur", 2006, 174 pages, 19 €
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