Le 14 août 2022
Bénéficiant d’un scénario astucieux et subtil, cette comédie portée par Bill Murray est devenue culte avec les années.
- Réalisateur : Harold Ramis
- Acteurs : Andie MacDowell, Bill Murray, Harold Ramis, Stephen Tobolowsky, Chris Elliott
- Genre : Comédie, Fantastique, Comédie romantique
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Les Acacias, Gaumont Columbia Tristar Films
- Editeur vidéo : Sony Pictures Home Entertainment
- Durée : 1h41mn
- Reprise: 10 août 2022
- Box-office : 521 101 entrées (France) dont 213 833 (Paris-périphérie) / 70,9 M$ (USA)
- Titre original : Groundhog Day
- Date de sortie : 28 juillet 1993
- Festival : Festival de La Rochelle 2022
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Résumé : Phil Connors, journaliste à la télévision et responsable de la météo, part faire son reportage annuel dans la bourgade de Punxsutawney où l’on fête le « Groundhog Day » : « Jour de la marmotte ». Dans l’impossibilité de rentrer chez lui à Pittsburgh pour cause d’intempéries, il se voit forcé de passer une nuit de plus dans cette ville perdue. Réveillé très tôt le lendemain, il constate que tout se produit exactement comme la veille et réalise qu’il est condamné à revivre indéfiniment la même journée, celle du 2 février…
Critique : Acteur, scénariste, producteur et réalisateur américain, Harold Ramis (1944-2014) n’était pas très connu à la sortie du film, surtout en France. Tout au plus les cinéphiles se souvenaient-ils du coscénariste de SOS Fantômes (1984) d’Ivan Reitman, dont il écrivit le récit avec Danny Rubin. Les deux compères se retrouvèrent pour cette comédie insolite, portée par le même acteur, Bill Murray, populaire mais encore peu considéré à l’époque. Gros succès commercial, Un jour sans fin trouva un accueil critique plutôt mitigé, mais reçut plusieurs récompenses dont le BAFTA du meilleur scénario original. Les supports vidéo (cassettes, DVD, Blu-ray) et les diffusions télévisées ont consolidé son statut de film culte, validé par plusieurs spécialistes de cinéma dont Patrick Brion qui l’a fait figurer dans son ouvrage sur la comédie américaine publié aux Édition de La Martinière (1998).
- © 2022 Columbia Pictures Industries
Pourtant, le premier quart d’heure du métrage peut paraître terne, avec sa bande musicale datée, le côté pantouflard du filmage, le comique de situation répétitif (la panne d’eau chaude sous la douche qui se renouvelle de jour en jour) et le jeu un peu lisse de la jolie Andie MacDowell, qui devait pourtant trouver là son meilleur rôle, entre Sexe, mensonges et vidéo et Quatre mariages et un enterrement. Mais ensuite, le charme opère très vite et il est vrai que la subtilité du script y contribue beaucoup. Contraint de revivre la même journée dans un bled représentatif de l’Amérique profonde, le journaliste Phil Connors est dans un premier temps consterné : tous les événements ordinaires de ce jour se répètent inlassablement, du petit-déjeuner banal dans une maison d’hôte en passant par la couverture d’un rituel local trivial autour d’une marmotte, en passant par les salutations d’un ancien camarade de lycée balourd devenu agent d’assurances. Phil passe ensuite des idées noires à une attitude plus sereine face à l’absurdité de sa situation, jusqu’à abandonner la misanthropie au profit de la bienveillance.
- © 2022 Columbia Pictures Industries
Mais nulle mièvrerie dans l’écriture du récit, d’autant plus que la mise en scène trouve un véritable rythme avec les ellipses, lorsque Phil apprend à mieux connaître les visages familiers de sa journée, quitte à les manipuler pour échapper à eux ou au contraire les séduire. La même courte scène se reproduit alors à plusieurs reprises, avec les modifications liées à l’évolution du ressenti de Phil. Un jour sans fin atteint alors presque les sommets de certaines comédies jouant sur la temporalité : on songe surtout à La vie est belle de Frank Capra. Mais il n’est pas interdit d’établir la comparaison avec des œuvres plus expérimentales comme Je t’aime, je t’aime et Smoking/No Smoking d’Alain Resnais. Quant à Bill Murray, il est absolument grandiose, bien avant ses compositions culte dans Lost in Translation ou Broken Flowers.
– Sortie en version restaurée : 10 août 2022
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