Goncourt 1989

Edius Raquin aime sa Bazelle comme au premier jour. Mais la lumière de sa vie, c’est Azeline, sa fille chérie. Et pour continuer à la voir sourire, il ira la marier au seul qui ait su la séduire, l’outlaw Farouche Ferraille Crowley. Nous sommes en Louisiane, à la croisée des siècles, et l’histoire va suivre le bandit sur les grands chemins qui mènent à la ville, la chute, mais aussi la rédemption, à travers les premières notes de ce qui sera le jazz.

Lorsque paraît cette saga cajun, Jean Vautrin a déjà de la plume derrière lui. Des nouvelles, et une petite dizaine de romans. Un grand pas vers le Bon Dieu, c’est l’explosion de ce jeu du langage qui lui est si cher. Tripoter la langue pour la faire parler, s’épanouir. On connaissait déjà la verve de Billy-the-Kick, ici, nous sommes chez les Cajuns. Et Vautrin va nous servir plus de quatre cents pages dans cette langue de Louisiane, fleurie et vivante, toujours juste. L’exercice de style au service de l’épopée.