Y’a pas que le sexe dans la vie - La chronique BD

Vuillemin ne respecte rien. Mais alors, rien de rien ! C’est dire que quand il décide de passer l’actualité à la moulinette, chacun en prend pour son grade. En une soixantaine de planches, ce mal élevé de la bande dessinée nous fait partager ses réflexions sur un tas de sujets plus ou moins sérieux. Citons, en vrac, la sécurité, les attentats du 11 septembre, les programmes télé, la pauvreté ou le tourisme sexuel. On reste plus que jamais dans l’esprit des Sales blagues et Vuillemin n’y va jamais avec le dos de la cuillère.

Sa représentation du Français moyen, le pauvre type abruti de télé, égoïste, cognant sur sa femme à l’occasion ("J’ai collé deux trois marrons à ma dinde, histoire de marquer le coup..."), se situe aux antipodes du politiquement correct. Et tant mieux. Parce que de Vuillemin, on attend pas autre chose que ce regard féroce et sans concession.

Ce sont des coups de poing qu’il flanque dans la gueule des uns et des autres, et c’est très bien ainsi. Avec ses personnages de salauds, ses dessins bruts de décoffrage, on peut dire qu’il ne fait pas dans la dentelle. Mais l’essentiel, c’est de faire rire. Et là, pas de problèmes, le pari est gagné. Si, de l’école Hara-Kiri, il fallait n’en garder qu’un, ce serait certainement lui. Un album pour se marrer, rien que pour se marrer, dans un esprit aussi méchant que lucide. Alors, on applaudit des deux mains en se disant : "Vivement le prochain !"