Tous les tops et les flops de l’été 2010

Les premiers chiffres de l’été n’ont franchement pas été bons, notamment en juin avec des déceptions à la pelle. Le climat défavorable à l’exploitation s’est synthétisé par une Fête du cinéma calamiteuse et la fidélité des spectateurs à une Coupe du Monde.
Heureusement que juillet a su apporter son lot de hits, certains convenus (Shrek 4, Toy story 3, Twilight 3), d’autres surprenants de par l’engouement spectaculaire qu’ils ont su provoquer. Dans cette catégorie, on pense évidemment à Inception, le film distribué par Warner pouvait très bien s’arrêter autour des 2 ou 3 millions d’entrées, mais a profité des vacances et d’un bouche-à-oreille exceptionnel pour s’orienter désormais vers les 5 millions. Une belle surprise pour un film mature au scénario complexe qui, de surcroît, n’était ni l’adaptation d’un machin truc venant de l’univers des jeux vidéo ou de la télévision, ni la suite d’une gloire du box-office.
Alors que la rentrée est à notre porte, redécouvrez les chiffres des trois derniers mois, non de manière exhaustive, mais en tout cas avec suffisamment de matière pour rester en notre compagnie un bon moment. Courage !

Shrek 4 : 4.447.015 en 8 semaines. S’il est très loin des 5 millions escomptés, ce nouveau volet en 3D a fait plus que le premier épisode (4.015.000 en 2001) mais beaucoup moins que le phénoménal second opus (7M en 2004) et même du troisième chapitre (5.5M en 2007) qui était particulièrement raté. Même arrivé à des sommets estivaux, la franchise s’essouffle. L’ogre vert est tout simplement en fin de vie. On ne s’en plaindra pas. Du nouveau, SVP, messieurs des studios !
Twilight 3, chapitre 3 : Hésitation : 3.894.394 en 7 semaines. Le volet le plus réussi de la saga a su conserver sa fanbase. L’érosion a été minime, puisque le 2 avait fini sa carrière autour des 4.2m de vampirettes. Aux USA, ce nouvel épisode s’est même installé au sommet de la trilogie avec 297M$. Dans le monde, USA inclus, ce segment a empoché plus de 650M$ ! Il faudra d’ailleurs compter sur le Japon en novembre prochain pour rajouter au moins 70 bâtons à ses recettes finales.
Inception : 3.800.000 en 5 semaines. Inutile de dire que Warner s’attendait à un gros succès, mais peut-être pas de cette ampleur. Loué par le public et la presse, à peine diminué par le cynisme de quelques réfractaires, Inception fait désormais partie de ces films que l’on retourne voir plusieurs fois et qui ont marqué leur époque de leur empreinte.
Toy story 3 3D : 3.708.098 en 6 semaines. S’il est devenu le plus gros succès de tous les temps pour une œuvre animée, le 7ème plus gros carton de l’Histoire aux States et le seul film de l’été américain à avoir dépassé localement les 400M$, la suite tardive de Toy story 2 a beaucoup fonctionné en France mais n’atteindra pas le score de Là-Haut (4.5M de spectateurs). Il se retrouve surtout très loin de Ratatouille qui avait permis à Pixar de toucher 7.7M de Français. C’est toutefois mieux que WALL-E (3 .2M).
Iron man 2 : 2.559.297 (carrière achevée). C’est 500.000 entrées de plus qu’en 2008. La franchise progresse, mais devra s’améliorer qualitativement pour être à la hauteur des attentes du public qui est ressorti déçu.
Prince of Persia : 2.099.640 (carrière achevée). Quel tonus ! Une carrière sur la durée que rien ne laissait présager, notamment l’échec fulgurant aux USA où cette association Bruckheimer/Disney a dérapé sous les 100M$ de recettes alors qu’elle en a coûté 200M$. Le monde l’a accueilli avec beaucoup d’enthousiasme (230M$ de bénéfices), mais au final, comme en France, il ne finira dans aucun top 10 annuel.
Night and day : 1.618.614 en 4 semaines. Parmi les films foireux aux USA qui retrouvent un semblant de crédibilité dans le monde, le James Mangold avec Tom Cruise et Cameron Diaz a plutôt bien marché en France, sans être un carton à l’ancienne pour la gloire vieillissante de Top Gun, Rain Man, Minority report et Mission : impossible. Le budget de 117M$ a été récupéré grâce à l’international. Aux USA, le film finira autour des 80M de billets verts.
Fatal : 1.196.899 (carrière achevée). Michaël Youn a enfin pris sa revanche sur ses détracteurs et savoure un succès total (disques, salles, critiques). Coursier sorti en février dernier avait fini sa course à 258.000 ! Le bond en avant a été fulgurant.
La tête en friche : 1.195.725 en 12 semaines. Quel beau succès pour Jean Becker qui a su attirer des spectateurs fidèles tout au long de l’été. Il fait mieux qu’avec Deux jours à tuer (1.085.000) sorti deux ans auparavant.
L’agence tous risques : 1.179.449 (carrière achevée). Un casting en or. Une série originelle mythique. Des critiques positives. Un gros distributeur confiant. Et la perspective de la Fête du cinéma. Tous les ingrédients étaient réunis pour un carton. Après un bide aux USA (77M$), le résultat est en demi-teinte chez nous avec un petit million dépassé .
Le dernier maître de l’air 3D : 1.117.438 en 4 semaines. La niaiserie de Shyamalan fait un score moyen, pas vraiment digne de son statut de blockbuster et encore moins de ses petites lunettes payantes.
L’apprenti sorcier : 1.073.800 en 2 semaines. Le désastre américain de l’été avec 60M$ empochées pour un budget de 150M$ ! Le film a été sauvé à l’international où il a rapporté 91M$ et notamment par un score emballant en France ! C’est la deuxième production Bruckheimer à connaître la rédemption de cette façon après le fiasco américain de Prince of Persia (voir plus haut).
L’Italien : 1.053.368 en 6 semaines. Kad Mérad a surpris et ému son public. Mieux, il l’a reconquis après un nanar qui auraient pu lui être fatal (Protéger et servir en février dernier). D’ailleurs, la première semaine à 358.000 entrées pouvait laisser présager le pire en cas de chute la semaine suivante.
The expendables : 776.000 en 1ère semaine ! Le film est nul ? Peu importe. Les spectateurs sont nostalgiques et tellement contents de retrouver leurs potes de toile d’antan qu’ils considèrent ça comme le truc qui déchire de l’année. La question du moment : parviendra-t-il aux deux millions ?
Le voyage extraordinaire de Samy : 715.750 en 2 semaines. Cette production européenne en 3D aura réussi là où ses concurrents hollywoodiens animaliers (Comme chiens et chats 2, 330.000, ou Marmaduke, 83.000) auront échoué.
Kiss & kill : 695.138 (carrière achevée). Grosse comédie romantique lourdingue, elle peut s’estimer heureuse d’avoir pris la tête du BO en période de Fête du cinéma. Un petit hit inespéré pour Katherine Heigl et Ashton Kutcher qui ne sont pas habitués à pareil pouvoir d’attraction sur notre territoire !
Predators : 548 993 (carrière achevée). On est loin du 1.5M de l’original sorti en 1987. Les critiques épouvantables ont dissuadé les spectateurs d’y aller. Et puis Adrien Brody en vedette d’un film d’action, qui y croit vraiment ? Schwarzy, c’était autre chose !
Karaté Kid : 537.271 en 1ère semaine. Avec sa star has been et un film original vieux de 20 ans qui était déjà pas très frais en son temps, le remake produit par Will Smith a réussi son effet au box-office, surtout chez les plus jeunes ! Le film devrait dépasser le million en France avec facilité
Tamara Drewe : 488.703 en 6 semaines. Exquise Gemma Arterton à l’affiche de 3 films durant l’été ! En Tamara, elle a irradié le public, faisant plus de 40% de ses entrées sur Paris. Un joli succès d’estime pour Stephen Frears.
Tournée : 479.065 en 8 semaines. C’est incontestablement une belle réussite pour Matthieu Amalric. Cannes et son Prix de la Mise en scène lui ont apporté une belle promesse de réussite pour cet auteur exigeant qui s’offre là son premier succès en tant que réalisateur.
L’âge de raison : 440.216 en 4 semaines. Pour un film avec Marceau, le score est plutôt faible. Il faut dire que Mars Distribution a très mal sorti cette comédie. D’ailleurs, ici à la rédaction, personne n’a même été invité en projection de presse. Pour preuve que son distributeur y croyait ! C’est presque un miracle de découvrir que les Américains s’y intéressent pour un remake.
Sexy Dance 3D : the Battle : 355.666 en 1ère semaine. Peu encourageante aux USA, la carrière de ce 3ème opus est bien plus stimulante en France où les petits mecs à capuche et les nanas ondulantes de l’arrière-train se sont rués en masse dans les multiplexes. Sacrée franchise !
Comme chiens et chats 2 : 330.770 en 3 semaines. Affublée de l’une des campagnes d’affichage les plus laides de l’année, cette suite d’une comédie complètement oubliée, a eu beau être bien plus drôle que l’original, elle n’a attiré personne ! Ou presque. Ce n’est pas le flop de Marmaduke non plus.
Les petits ruisseaux  : 271.790 en 9 semaines. L’une des plus belles surprises de cette année 2010. Le film de Pascal Rabaté, sans star, ni moyens promotionnels, a conquis son public et a duré tout l’été !
Millénium 2 : 265.772 en 8 semaines. Et dire que le premier volet avait réuni un million de spectateurs en plus un an auparavant ! Est-ce l’effet de la diffusion prématurée sur canal + ? En tout cas la franchise s’est abîmée dès le 2ème épisode.
L’illusionniste : 263 703 en 10 semaines. Un petit succès sur la longueur pour Sylvain Chomet qui ne réitère pas le triomphe des Triplettes de Belleville. Celui-ci, en 2003, avait attiré autant rien que sur Paris ! Les triplettes avait même flirté avec les 900.000 entrées France.
Copacabana : 256.319 en 7 semaines. C’est sur la durée que l’excellente comédie dramatique de Marc Fitoussi avec Isabelle Huppert a réussi à toucher son public.
Bébés : 243 609 entrées en 10 semaines. On est quand même loin de l’engouement américain !
Splice  : 222 229 entrées (carrière achevée). Gaumont, coproductrice de ce monster movie franco-canadien a régulièrement essuyé des revers cette année. Ce film de science-fiction en est un beau !
Dog pound : 196 568 en 9 semaines. Les ados ont été friands de ce film choc pourtant lourdement interdit. Cela ne l’a pas empêché de susciter un minimum de curiosité. Il devrait cartonner en vidéo.
L’arbre : 195.007 en 2 semaines. Un joli score pour Charlotte Gainsbourg et la réalisatrice Julie Bertucelli qui, avec une chute modérée en seconde semaine, peuvent espérer un score final autour des 300.000.
Petits meurtres à l’anglaise : 192 899 en 7 semaines. Le remake de Cible émouvante a su s’imposer, notamment sur Paris, pendant une bonne partie du mois de juillet.
Phénomènes paranormaux : 179.917 en 4 semaines. On est très loin de la barre des 300.000 ambitionnée par Metropolitan ! Malgré l’absence de concurrence dans le domaine de l’épouvante, ce documenteur avec Milla Jovovich n’a pas fait grande impression.
Crime d’amour : 176.475 en 1ère semaine. Démarrage correct sans plus pour le film d’Alain Corneau, qui efface toutefois les flops fulgurants des Mots bleus (150.000, 2005) et surtout de son coûteux Deuxième souffle (493.000 au final pour un budget explosif, 2007)
La forêt contre-attaque : 140.754 en 5 semaines. Après le bide du film aux USA, SND lui a retiré toute confiance et a préféré priver la presse de ce triste spectacle enfantin. On ne s’en plaindra pas. Les spectateurs non plus. Ils l’ont copieusement boudé !
Millénium 3 : 129.227 en 4 semaines. Diffusé sur Canal + en avant-première, ce dernier segment de la trilogie n’avait rien à offrir au grand public de cinéma qui l’a boudé !
Le premier qui l’a dit : 119.029 en 5 semaines. C’est indéniablement le succès italien de l’année ! L’essentiel de ses entrées s’est fait sur Paris où Ferzan Ozpetek a rameuté 71.000 spectateurs gay friendly.
Insoupçonnable : 119.002 en 3 semaines. Avec 86.608 entrées dans plus de 180 salles pour sa 1ère semaine, le thriller de Gabriel Le Bomin avec Charles Berling et Laura Smet était loin d’imaginer que deux semaines plus tard il serait réduit à 2.182 clients. Une sortie estivale expéditive !
Droit de passage : 94193 en 3 semaines. Harrison Ford n’est plus à un échec près. Déjà en mars dernier, il connaissait l’opprobre avec Mesures exceptionnelles qui s’était pris une dérouillée à moins de 70.000 entrées. Il fait ici à peine mieux. Le réalisateur Wayne Kramer comptabilise toutefois le double de La peur au ventre en 2006.
The Killer inside me : 92.992 en 2 semaines. Michael Winterbottom est revenu avec l’un de ces films violents et malaisés dont il a le secret. Ce sont surtout les parisiens qui auront bien accueilli son polar glauque avec plus de la moitié de ses entrées en 15 jours. Score honnête.
Marmaduke : 83.696 en 1ère semaine. Ce chien est une calamitée, la preuve par les chiffres. Aux USA, il avait à peine rapporté 33M$ dans sa niche.
Kung Fu Nanny : environ 75.000 (carrière achevée). Avant le succès de Karaté Kid, Jackie Chan s’est pris une veste en jouant les gardes d’enfants ! Le titre était idiot, les gamins ont fui.
Un poison violent  : 67.235 en 3 semaines. Le Prix Jean Vigo décerné à Katell Quillévéré pour cette œuvre intimiste a visiblement beaucoup servi la carrière discrète, mais assurément généreuse de cette première œuvre.
Le café du pont : 52.902 en 3 semaines. Lourd échec pour Manuel Poirier qui adaptait un ouvrage de Pierre Perret et dirigeait une vedette, l’ancien "Inconnus", Bernard Campan. Depuis Western en 1997 (1.087.000 entrées), le cinéaste n’a jamais retrouvé le succès.
Yo, también : 47.078 en 5 semaines. Il s’agit de l’un des sleepers de l’été. Cette histoire d’amitié espagnole, distribuée dans un circuit restreint et exigeant, a bien mieux marché que tous les autres films de la péninsule ibérique sortis à la même période (Cellule 211, Caotica Ana). En 5ème semaine, il est toujours à 3.700 tickets hebdomadaires et ne perd que 8% de ses entrées. C’est la chute la moins élevée de tout le top 40.
Carlos, le film : Environ 45.000 entrées en 7 semaines. Le téléfilm d’Assayas a été un carton sur Canal, par contre en salle, dans une version allégée de plusieurs heures, Carlos a engendré l’indifférence.
L’autre monde : environ 40.000 (carrière achevée). Ce thriller fantastique de Gilles Marchand a été une sévère déception dès sa présentation houleuse à Cannes où il n’a pas du tout été apprécié. Les spectateurs l’ont donc snobbé !
Cellule 211 : 39.405 en 3 semaines. Le film aux 8 Goya a fait l’effet d’un pétard mouillé dans l’Hexagone. Sorti dans moins de 42 salles, le thriller carcéral espagnol avait secoué la France (du moins Paris) avec 24.000 spectateurs en état de choc. La chute a été rude la semaine suivante. Le film n’existe plus après 21 jours d’exploitation, signe d’un bouche-à-oreille médiocre.
Je vous aime très beaucoup : environ 34.000 (carrière achevée). Entre l’engouement des internautes et la dure réalité des chiffres... N’est pas La première étoile qui veut !
Vic, le Viking : environ 33.000 (carrière achevée). L’adaptation allemande du dessin-animé des années 70 a été un gros succès teuton. Il s’est pris une rouste monumentale sur notre territoire. Mais que c’était mauvais !
Ce que je veux de plus : 30.269 en 2 semaines. Carrière d’art et essai réussie pour cette œuvre italienne distribuée dans à peine 48 salles.
Cleveland contre Wall Street : 24.066 en 1ère semaine. Sorti dans 47 salles avec des critiques dithyrambiques, ce docu fiction suisse est une excellente surprise, notamment dans un contexte estival peu propice à la promo de ce type de cinéma.
Chatroom : 20.333 en 2 semaines. Hideo Nakata n’aura pas su parler aux jeunes avec son thriller virtuel pourtant présenté à Cannes en mai dernier. Le réalisateur de Ring connaît là un revers sévère !
D’amour et d’eau fraîche : 20.326 en 1ère semaine. Sorti dans 55 salles, le film d’Isabelle Czaijka passe inaperçu !
Repo men : environ 19.000 (carrière achevée). Universal a préféré diffuser cet étrange film de science-fiction dans la confidentialité. Son score pâtit d’une décision de sortie technique.
La vie sauvage des animaux domestiques : environ 17.000 (carrière achevée). Pour un film animalier, c’est un petit peu la honte ! Trop familier les animaux proposés au cœur de cette aventure du terroir ?
Joseph et la fille : 12.670 en 1ère semaine. Dutronc croyait au projet. Malheureusement, le film de Xavier de Choudens a connu l’un des pires revers de l’été.
Donne-moi ta main : 12.602 en 2 semaines. Personne n’a cru en cette romance, catapultée à la va-vite dans les salles. Sur un créneau restreint de 40 cinémas en France, cette love-story humoristique se déroulant en Irlande a généré l’indifférence. Aux USA, cette production de 19M$ était tout juste rentrée dans ses frais (25M).
City of life and death environ 13.000 (carrière achevée). Triste sort pour cette œuvre sans concession signée Chan Lu.
Djinns : 7.310 en 1ère semaine. Le fantastique français ne marche pas avec une moyenne calamiteuse de 271 spectateurs par salle en première semaine. Le distributeur SND, qui n’y croyait pas, a sorti cette entreprise périlleuse en plein mois d’août et n’a pu trouver que 27 écrans disponibles.
Centurion : environ 5.000 entrées (carrière achevée). Neil Marshall essuie l’affront d’une sortie technique. Déjà que Doomsday avait été un flop avec à peine 150.000 entrées France, ici, c’est la cata. Mais Centurion n’a été diffusé que sur 7 écrans.
Caotica Ana : 3.006 en 1ère semaine. Distribué à la sauvette trois ans après sa sortie espagnole, l’avant-dernier film de Julio Medem est passé inaperçu.
L’Eclair Noir : environ 2.000 entrées. Carrière éclair de sortie technique pour ce blockbuster russe présentant le premier super héros national. Evidemment, personne n’y est allé. Il fallait déjà savoir que cela sortait.