Le 16 février 2011
- Acteur : Sharon Stone
Au Ritz, sur le plateau de Canal +, de Champs Elysées de Drucker ou guest star de luxe dans un blockbuster français, Sharon Stone est partout en France et rien qu’en France. Retour sur l’impressionnante carrière de Sharon Stone. Impressionnante en bides, flops et risées légendaires, mais aussi en beauté glacée ! La star de Largo Winch 2 le vaut bien...
Retour sur l’impressionnante carrière de Sharon Stone. Impressionnante en bides, flops et risées légendaires, mais aussi en beauté glacée ! La star de Largo Winch 2 le vaut bien...
La plus belle star de ces vingt dernières années à la beauté glaciale inégalée fait cette année son grand come back médiatique. Malheureusement pour elle, non à l’échelle internationale, mais dans le cadre rigoureux du cinéma hexagonal où rares sont les invités hollywoodiens à venir faire une apparition. Est-ce là la prérogative d’une star has been ou l’amour réel de la comédienne pour le cinéma français qu’elle n’a jamais cessé de louer dans ses interviews ? En tout cas, quand le tout Hollywood interviewé en France répond qu’ils nous adorent et qu’ils veulent jouer chez nous (on attend toujours De Niro ou Tom Cruise dans une production locale), Sharon, elle, l’a fait ! A l’instar de la jeune Jodie Foster, férue de francophonie, qui jouait chez Chabrol dans les années 80 ou de William Hurt chez Chantal Akerman dans les années 90, elle ose promener ses légendaires gambettes dans une production made in France et même accuser notre symbole national, Largo Winch de crime contre l’humanité ! Sacré Sharon, quand on voit sa filmographie en dents de scie, on se dit que la star (qui avait déjà fait une apparition dans une production française en 1981, Les uns et les autres de Lelouch) a eu beaucoup de chance de rester au firmament de la célébrité aussi longtemps, car les bides ont été nombreux et auraient envoyé à l’oubli des minois bien troussés pour moins que cela.
Après avoir fait en 1980 une apparition chez Woody Allen (Stardust memories), la jolie blonde se prépare à consacrer une décennie aux séries télé (Magnum, Ricky ou la belle vie, Remington Steele, Bad City Blues), aux films de genre et autre nanars obscurs. Présente dans un film d’horreur de Wes Craven assez pathétique (La ferme de la terreur, 1981), en potiche dans la franchise de deux épisodes produite par Cannon Allan Quatermain (1984-85), inexistante en contre-poids féminin dans Action Jackson (1988) et Nico (1988, elle était alors face à l’inexpressif Steven Seagal) ou complètement fourvoyée dans le 4e épisode de la série potache des Police Academy (1987), elle doit attendre 1990 et son rôle de garce dans Total recall de Paul Verhoeven pour relancer l’intérêt des producteurs sur sa carrière.
Dans le blockbuster de science-fiction,
sa plastique impeccable irradie l’écran, dans un rôle physique (celui de la femme de Schwarzy pas si bien intentionnée que cela) qui, quelques petits films d’auteur plus tard (Hit man (1991), Year of the gun (1992)) va trouver un écho magistral dans un autre film de Paul Verhoeven : Basic Instinct. On est en mai 1992, le thriller érotique où elle décroise ses jambes dans un commissariat lors d’une scène d’anthologie maintes fois parodiée, laissant apparaître furtivement son minou, provoque un scandale et la belle blonde hitchcockienne devient du jour au lendemain méga-star. Le film cartonne à l’échelle mondiale, devient même numéro 1 de l’année en France. Tout simplement.
La suite est plus ou moins connue, voire plutôt oubliée. Si Sharon fait depuis la Une des magazines féminins, devenant l’égérie d’une marque de cosmétique ou combattant activant le sida à Cannes, on se souvient moins de ses prestations dans les blockbusters des années 90 entièrement construits sur son seul nom : le thriller érotique Sliver (1993) avec l’un des frères Baldwin est un semi-succès, mais un vrai ratage artistique, Intersection (1994), le remake des Choses de la vie de Sautet est un four assassiné par la critique en raison de sa texture de papier glacé, quand elle tourne le western fémininiste Mort ou vif (1995), Sam Raimi n’est pas encore le réalisateur de Spider-man et a du mal à s’imposer auprès des studios, dans le film d’action L’expert (1995) elle pâtit de la présence de Stallone dont la carrière est alors à bout de souffle. En 1996, dans Diabolique, nouveau remake américain d’un classique français, aux côtés d’Isabelle Adjani, elle joue de nouveau de malchance, le résultat est mauvais, indépendamment du jeu des comédiennes qui, elles, se défendent.
La star n’attire donc plus sur son seul nom et s’il n’y avait pas le Casino de Scorsese en 1996, l’après Basic Instinct serait intégralement catastrophique. Pourtant, loin d’offrir un jeu de comédienne figé dans une beauté, la vénéneuse Sharon Stone a su faire montre de qualités d’artiste dramatique, y compris dans les pires navets (le plaidoyer contre la peine de mort, Dernière danse (1996) notamment). Mais rien n’y fait...
Les échecs se suivent (aie, le bide aquatique de Sphere de Barry Levinson) et l’actrice, entre 1998 et 2000, est renvoyée à des projets moins ambitieux ou à des seconds rôles inexistants : Simpatico, La muse, Les puissants, Gloria (tiens, encore un remake !), Une blonde en cavale...
Survivant à un accident cérébral en 2001, l’actrice devenue mère courage ne retrouvera jamais sa carrière dans les années 2000. Toujours malchanceuse, quand elle officie dans un blockbuster, c’est forcément l’un des plus gros échecs de la décennie (Catwoman réalisé par le Français Pitof a fait rire tout le monde, sauf le studio Warner qui l’a produit) et désormais cantonnée aux rôles de méchantes pathétiques (Basic Instinct 2, en 2006, ne serait-il pas la plus grosse faute de goût de toute sa carrière ?), il n’y a que dans des seconds rôles de films indépendants où elle trouve une crédibilité relative : on la croise dans Broken Flowers (2005) de Jarmusch et Alpha Dog du fils Cassavetes en 2006.
Bref, après autant de déconvenues et de désastres, la beauté intacte de la star de 52 ans rejaillit aujourd’hui sur nos écrans de télévision et bientôt dans Largo Winch 2, à partir du 16 février, dans nos salles de cinéma. Un miracle, une résurrection, un coup médiatique ou une arnaque commerciale ? A vous de voir. En tout cas, malgré tout, quelle classe tout de même !
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