Riot on an empty street

Ce qui frappe évidemment tout de suite chez Kings Of Convenience, c’est cette parfaite harmonie entre deux voix très proches l’une de l’autre. Erlend et Eirik chantent tous deux dans un même souffle, de cette voix caressante et fraîche qui donne le sentiment de se trouver au milieu d’une légère et délicieuse brise. Parfois, ils se partagent les chansons, mais la plupart du temps c’est en chœur qu’ils sévissent, et c’est à ce moment-là que Kings Of Convenience ne ressemble à rien d’autre (à part peut-être au duo américain référence cité plus haut).

On retrouve sur Riot... ce qui fait la marque de fabrique musicale du groupe : de délicates mélodies interprétées aux guitares acoustiques, elles aussi accordées à l’unisson. Homesick ouvre ainsi le disque de la plus belle des manières, avec cette phrase en guise de déclaration d’intention : "I can’t stop listening to the sound of two voices blended in perfection" (je ne peux m’arrêter d’écouter le son produit par deux voix mêlées à la perfection). Mais le duo sait également faire fructifier son petit jardin, avec l’apport d’instruments plus remarquables (un banjo et une trompette sur Sorry or please, une trompette et une rythmique bossa sur Live long) ou d’une voix supplémentaire, et quelle voix, Leslie Feist est en effet de l’entreprise, offrant une contrepartie parfaite aux garçons : elle répond à Eirik sur le malicieux Know how et offre la réplique à Erlend sur The build up, morceau final à chair de poule garantie.

Fort des expériences très différentes de ses deux membres, le duo propose désormais une musique plus complète et plus ambitieuse (même s’il est à parier qu’Erlend et Eirik réfuteraient cette idée), bien que toujours bâtie autour d’une désarmante simplicité acoustique. Le fait qu’ils parviennent maintenant à nous faire pleurer (The build up, Surpise ice), rire (Stay out of trouble) et même danser (I’d rather dance with you, prochain single s’il y a une justice en ce bas monde) n’en est que plus remarquable.