Que la Feist commence !
Le 1er avril 2004
Remarquée auparavant aux côtés de Gonzales, Leslie Feist surprend à travers un premier album richement arrangé.
- Artiste : Feist
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Remarquée auparavant aux côtés de ses compatriotes allumés Gonzales et Peaches, la Canadienne Leslie Feist surprend à travers un album apaisé et richement arrangé.
Sur Mushaboom, de sa voix éraillée aux entournures, Leslie Feist nous promène aux confins du folk, du cabaret et de la pop pour quatre minutes de pur bonheur. Ce single avant-coureur nous avait déjà séduit au plus haut point, mais ne présageait qu’en partie du charme délicieusement vénéneux de Let it die. Sorte de tour de chant à l’ancienne, le premier véritable album de l’ex-partenaire de Gonzales regorge de surprises, dont celle de se terminer par quatre reprises (dont une parfaite de son compatriote Ron Sexsmith) n’est pas la moindre.
Et comme le laissait entrevoir Mushaboom, Feist n’a cure des étiquettes, et peut aussi bien arpenter les chemins langoureux du jazz vocal (Now at last ) ou de la disco-soul (la reprise des Bee Gees Inside and out), que les recoins boisés du folk. Elle replongerait même Carole Zalberg (voir ici) dans le plus déchirant de ses quarts d’heure américains avec le pur slow Let it die. Encore plus fort, le blues vaudou de When I was a young girl (qui rappelle au passage le meilleur de PJ Harvey) ne dépareille même pas sur cet album patchwork cousu à six mains par la miss elle-même, Gonzales (évidemment !) et Renaud Letang (ces deux derniers polisseurs sonores étant également aux manettes du surprenant nouveau Birkin).
Mais ce qui sublime ces morceaux et les lie entre eux, outre la qualité des arrangements, c’est la voix-caméléon de Leslie Feist, qui peut se faire féline, rauque, élastique ou métronomique selon les besoins, tout en gardant son timbre chaud et soyeux. On pense autant à PJ Harvey qu’à Norah Jones ou Chrissie Hynde. C’est dire l’étendue des possibilités de la Canadienne qui donne, dès le tout début de sa carrière, une bonne leçon d’ouverture et d’humilité (puisant dans les reprises, laissant à d’autres le soin de mettre son disque en sons) à toutes ces chanteuses "à répertoire" penchées sur le piano d’un quelconque Clayderman et engoncées dans des robes fourreau bien trop serrées pour elles, et à toutes ces pleureuses à la guitare en bandoulière aussi sèche que leur inspiration.
Let it die, Feist (Polydor/universal)
Tracklisting :
1 Gatekeeper
2 Mushaboom
3 Let it die
4 One evening
5 Leisure suite
6 Lonely lonely
7 When I was a young girl
8 Secret heart
9 Inside and out
10 Tout doucement
11 Now at last
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