Le 11 mai 2017
- Festival : Pulp Festival 2017
L’édition 2017 de Pulp Festival nous a gratifié de 5 expositions très différentes, entre immersion dans une oeuvre, planches de maîtres, et rétrospective de parcours artistiques.
La richesse de Pulp Festival, ce sont aussi ses expositions, que vous pouvez visiter à la Ferme du Buisson (Marne-la-Vallée) jusqu’au 14 mai 2017.
Commençons par une mention spéciale à l’exposition Nicolas de Crécy. Outre la présentation de nombreuses œuvres originales de l’artiste - avec toute une partie sur l’histoire d’un musicien manchot, Paul Wittgenstein, magnifique -, les visiteurs ont eu l’opportunité de voir dialoguer De Crécy avec une sélection de planches de maîtres du Neuvième Art. De Crécy a en effet sélectionné un ensemble d’auteurs qui ont influencé son parcours. Ont été exposées des œuvres originales de Winsor McCay, Moebius, Jacques Tardi, Charles Burns, Yuichi Yokoyama, José Muñoz, Lorenzo Mattotti, Blutch, Enki Bilal, Herriman, etc. Une occasion unique de voir des planches d’auteurs qui ont forgé l’histoire de la bande dessinée sur les trois continents. Le travail de De Crécy ne dépareille pas au milieu de ces géants du Neuvième Art, et on peut voir l’ambition toujours renouvelée de l’auteur de questionner et repousser les frontières de la BD. La scénographie, très sobre, a su mettre en valeurs les planches exposées.
- Photo : Julien Mouffron Gardner
L’exposition Nicolas de Crécy (à gauche) fait discuter les œuvres de l’auteur avec celles de différents dessinateurs l’ayant inspiré (ici, à droite, Killoffer)
L’exposition consacrée à l’artiste suédoise Liv Strömquist est, elle aussi, une belle réussite, pour plusieurs raisons. Par son sujet, d’abord : la mise en valeur d’une auteure féministe, à la production fortement engagée, est salutaire. Par son discours, ensuite : la mise en perspective des différentes propositions de Strömquist a permis au visiteur, à la fin de l’exposition, de se faire une idée globale de sa création. Ont été essentiellement présenté au public des reproductions de planches, mais quelques originaux ont donné un aperçu de ses talents de dessinatrice. Une occasion de montrer également que la bande dessinée européenne ne se limite pas à l’espace francophone. La nouvelle génération d’auteurs suédois, dont Liv Strömquist est l’une des grandes figures, mérite franchement qu’on s’y attarde.
- Photo : Julien Mouffron Gardner
Dans cet espace, Liv Strömquist a réalisé le portrait de femmes ou personnages féminins plus ou moins célèbres. Une manière de faire entrer les femmes dans l’histoire
Côté création, François Olislaeger nous propose un véritable théâtre de papier en racontant le voyage d’Ernest, personnage qui vit des histoires au fil des cases, en quatre dimension. Le lieu d’exposition est minutieusement utilisé par Olislaeger pour mettre en scène les péripéties de son personnage : trompe-l’œil, jeux de miroir, changement d’échelles, c’est une véritable expérience que fait vivre cette exposition. Une manière de prouver que la bande dessinée, art séquentiel, peut tout à fait sortir du livre pour s’exposer, pour peu qu’on soit inventif.
- Photo : Julien Mouffron Gardner
François Olislager joue avec l’espace et avec les dimensions dans cette mise en scène. La bande dessinée prend du relief
Zeina Abirached propose, avec « Le piano oriental », un parcours à la fois visuel et sonore, en effectuant des allers-retours entre Orient et Occident. Le piano oriental, publiée en 2015 chez Casterman, raconte l’histoire d’un ancêtre de l’auteure qui a souhaité, depuis Beyrouth, rapprocher les traditions musicales de l’Orient et de l’Occident, grâce à un piano à quart de ton. Le visiteur aura l’occasion unique d’entendre ces fameuses mélodies.
Enfin, « Je suis Super » de Christophe Blanc et Jean-François Olivier est un projet transmédiatique, entre websérie, site internet et jeu d’arcade ! L’exposition issue de cet univers qui questionne la nature du super-héros propose une véritable immersion, avec dessins, statues, animations et courts métrages. Vous pouvez avoir un aperçu à travers la page Facebook du héros.
- Photo : Julien Mouffron Gardner
Je suis super, héros manichéen dans une exposition transmédia !
Si vous avez raté cette édition, nous ne saurons trop vous conseiller de vous y rendre : les expositions sont ouvertes au public jusqu’au 14 mai 2017.
Galerie Photos
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