Paul Thomas Anderson, le surdoué

Peut-on rêver d’autre carrière que le cinéma lorsqu’on naît à Studio City, Californie ? Elève déplorable, Paul Thomas Anderson n’a qu’une idée en tête : faire des films. Véritable autodidacte, parfaitement inadapté à l’éducation traditionnelle - son passage à la New York University Film School ne dure que 48 heures ! - il apprend sur le tas, en passant sa vie dans les salles obscures et en tant qu’assistant sur diverses productions pour la télévision. A 23 ans, il emprunte une caméra et tourne un court métrage, Cigarettes and coffee (1993), si remarqué qu’il lui ouvre la voie du long métrage. Trois ans plus tard, Sydney est présenté aux festivals de Sundance et de Cannes. Les coulisses bruissent du nom de ce très prometteur jeune réalisateur. Qui confirme en 1997 avec Boogie nights, trois fois nominé aux Oscars, puis en 1999 avec Magnolia, encensé par la critique, lui aussi trois fois nominé aux Oscars et lauréat d’un Ours d’or à Berlin. Tournant le dos à la complexité et à la noirceur de ses précédentes oeuvres, le cinéaste choisit l’option "minimaliste" (façon US) pour son quatrième long métrage, Punch-drunk love, comédie romantique à la sauce Anderson, qui lui vaut d’être couronné par le prix de la mise en scène à Cannes, au printemps dernier.
Deux mots pourraient résumer Paul Thomas Anderson : secret et fidélité. Secret, l’homme ne dévoile jamais ses projets et bien malin serait celui qui lui extorquerait le titre et le thème de son prochain film... Fidèle à sa "tribu" depuis son premier long métrage (les producteurs, Joann Sellar et Daniel Lupi, le directeur photo, Robert Elswit, le compositeur, Jon Brion, et le créateur de costumes, Mark Bridges), le réalisateur l’est également à sa "troupe" de comédiens auxquels viennent s’adjoindre, au gré de ses films, de grands noms comme Tom Cruise, Adam Sandler ou Emily Watson.

Filmographie

– Sydney (1996)
– Boogie nights (1997)
– Magnolia (1999)
– Punch-drunk love (2001)
– There will be blood (2008)