Le livre de la jungle
Le 15 août 2011
Pas d’explication sur le mode de vie des orang-outans dans Nénette : le film de Nicolas Philibert n’est pas tant un documentaire animalier qu’une mise en perspective du lien entre l’homme et l’animal.
- Réalisateur : Nicolas Philibert
- Genre : Documentaire, Film animalier
- Nationalité : Français
- Distributeur : Les Films du Losange
- Durée : 1h10mn
- Reprise: 29 août 2018
- Date de sortie : 31 mars 2010
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Résumé : Née en 1969 dans les forêts de Bornéo, Nénette vient d’avoir quarante ans. Il est très rare qu’un orang-outan atteigne cet âge-là ! Pensionnaire à la ménagerie du Jardin des Plantes - à Paris - depuis 1972, elle y a aujourd’hui plus d’ancienneté que n’importe quel membre du personnel. Vedette incontestée des lieux, elle voit, chaque jour, des centaines de visiteurs défiler devant sa cage. Naturellement, chacun y va de son petit commentaire...
Critique : Nénette est le sujet principal, l’unique sujet filmé de ce long-métrage. Pendant 1h10, on ne voit qu’elle à l’écran, dans toutes ses activités : boire, se nourrir, dormir, sa gymnastique et même ses loisirs (elle s’amuse avec des tissus). Il n’y a que quelques changements de plans et aucun mouvement de caméra : celle-ci reste fixe en permanence. Nénette relève d’un dispositif visuel mais pas précisément d’un processus cinématographique : seul l’animal compte. Il existe dans la démarche de Nicolas Philibert une volonté totale de s’abstraire et de mettre uniquement en valeur l’animal qu’il filme. Il ne fait pas de « belles images ». Dans cet esprit, aucun contrechamp n’est proposé au champ sur l’orang-outan. Pas une seule fois ne sont montrés les hommes qui l’observent devant sa cage.
- © Les Films du Losange
Si nous ne voyons pas les hommes, il est néanmoins possible de les entendre très distinctement : commentaires sur le primate, bruit des déplacements, conseils d’un professeur de dessin à ses élèves... Nénette incarne les yeux, les hommes, la parole et l’ouïe : le singe et l’être humain ne font plus qu’un. Nicolas Philibert s’est fondu dans l’existence de l’orang-outan pendant six mois. C’est ainsi que les images qu’il nous donne à voir rendent compte de la gémellité gestuelle du singe avec celle de l’homme. Cette parenté singulière s’accentue d’autant plus à l’audition du personnel soignant du Jardin des Plantes qui accueille Nénette : l’affection, l’attachement pour cette bête se ressent à chaque mot. Elle est comme un membre d’une famille, celle de tous les animaux dont ils s’occupent et qu’ils aiment. L’orang-outan a connu quelques temps la liberté avant d’être capturé, mais pas ses petits qui ont toujours connu la vie en cage. C’est à peu près tout ce que nous saurons du mode de vie de ce singe. Le cinéaste se concentre sur le présent. Il n’est pourtant pas question pour lui d’évoquer la captivité en tant que telle mais d’établir un lien de proximité avec l’animal : le spectateur n’est plus devant un écran de cinéma mais se retrouve dans la même position que le visiteur du zoo, derrière les barreaux de la cage. Une expérience étonnante, mais également frustrante à bien des égards.
- © Les Films du Losange
- © Les Films du Losange
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