Mort de René Féret, réalisateur de "Histoire de Paul"

Prix Jean Vigo 1975 pour Histoire de Paul, René Féret est l’auteur de films intimistes, plus ou moins autobiographiques, d’une subtile délicatesse. En 1977, il réalisait son œuvre sans doute la plus célèbre, La communion solennelle (1977), présenté en compétition officielle au Festival de Cannes, et qui relatait l’histoire de trois générations d’une famille du Nord de la France. Il enchaîna avec Fernand (1979), sympathique portrait d’un cambrioleur, L’enfant roi (1980), réflexion sur la création filmique, Le mystère Alexina (1985), portait original d’une métamorphose sexuelle, et L’homme qui n’était pas là (1986), un polar de série. Il revint à la chronique familiale avec l’émouvant Baptème (1989), porté par ses remarquables interprètes, Jean-Yves Berteloot, Valérie Stroh et Jacques Bonnafé. La décennie qui suivit fut moins prolifique mais il fit un retour remarqué en 2005 avec L’enfant du pays, qui relatait sa propre jeunesse. Il réalisa ensuite Il a suffi que maman s’en aille (2006), récit d’une déclaration d’amour filial, Comme une étoile dans la nuit (2008), mélo médical, Nannerl la sœur de Mozart (2010), au ton romanesque, Madame Solario (2012), dont l’atmosphère évoquait Henry James, Le prochain film, à nouveau autobiographique, et, dernièrement, Anton Tchékhov 1890. Dans ce dernier opus, il arrivait une fois de plus à concilier émotion et distance, une qualité constante dans sa démarche. René Féret était par ailleurs acteur. Outre ses propres films, il a collaboré avec des cinéastes comme Jacques Doillon, René Allio et Régis Wargnier.