Un apprentissage
Le 14 février 2007
Déclaration d’amour filial. Féret suit les traces de Pialat.


- Réalisateur : René Féret
- Acteurs : Jean-François Stévenin, Léa Féret
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 14 février 2007

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– Durée : 1h32mn
Déclaration d’amour filial. Féret suit les traces de Pialat.
L’argument : Drame commun, Isabelle quitte Olivier (Jean-François Stévenin) pour un autre homme. Seul avec sa fille de huit ans Léa (Marie Féret), il s’ouvre alors à la paternité. L’histoire d’un amour fusion entre un père et sa fille...
Notre avis : C’est l’anti-Mon père, ce héros. La vie d’Olivier (Jean-François Stévenin) change radicalement de direction émotionnelle, le jour où sa femme Isabelle (Sonja Saurin) le quitte pour un autre. Père aimant mais absent, il se rapproche de sa fille Léa (Marie Féret). C’est cette fusion père-fille qu’Il a suffi que maman s’en aille explore avec une finesse rarement vue au cinéma. L’association René Féret-Jean-François Stévenin est peut-être la source de cette délicatesse psychologique. Chacun a apporté au film un peu de sa vie pour nourrir la pellicule en profondeur. Féret a décalqué le scénario sur sa propre expérience de père tout en empruntant à celle d’un proche, maître d’œuvre dans le Limousin. Stévenin aussi, en reliant son personnage bourru et fictionnel au sien, bien réel et véritable ovni du cinéma d’auteur : un homme certes mal-aimé mais dont l’honnêteté artistique force le respect.
Tout est tissé de petits riens, des pleurs d’un père souffrant le martyr à l’idée qu’on lui enlève la garde de Léa, le regard perdu de sa fille aînée Marie (Salomé Stévenin) qui revit la séparation de ses propres parents vingt ans plus tôt... Des cris, des larmes mais aussi les non-dits de l’amour filial, ces dénis qui veulent dire "oui", l’inquiétude de mourir et de laisser derrière soi une enfant de huit ans.
Féret, dont l’on croyait la veine autobiographique tarie, remet ça. Le temps de faire revivre ce que Pialat célébrait dans Le garçu et ses premières œuvres, notamment La gueule ouverte. Un film à la fragilité vibrante.