Le 26 février 2013
- Acteur : Émilie Dequenne
Emilie Dequenne a le second rôle féminin dans le film d’Eric Rochant. Depuis Rosetta, la jeune actrice belge n’arrête pas de nous étonner.
Deux actrices belges sont à l’affiche de Möbius : Cécile de France et Emilie Dequenne. Mais si la première est en tête d’affiche avec Jean Dujardin, la deuxième doit se contenter d’un rôle secondaire, à l’image de sa filmographie qui lui fait alterner vedettariat et rôles plus discrets.
Emilie Dequenne devient célèbre du jour au lendemain en obtenant le prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes 1999 pour son impressionnante incarnation de Rosetta, des frères Dardenne, qui obtiennent la Palme d’or. Sa composition d’adolescente renfermée et obstinée prête à tout pour obtenir un petit boulot afin de survivre a été saluée à l’unanimité. À la cérémonie des César, elle est pourtant battue par Audrey Tautou dans la catégorie du meilleur espoir féminin. Sa carrière a du mal à poursuivre son envol et elle doit se contenter d’un rôle figuratif dans Le pacte des loups, en 2001. Claude Berri la remet en selle en l’affrontant à Jean-Pierre Bacri dans Une femme de ménage, en 2002. Un autre emploi de jeune femme défavorisée, qui lui vaut une seconde nomination aux César... toujours dans la catégorie espoir ! Il s’ensuit une série de films mineurs, à l’exception de L’équipier, une œuvre subtile de Philippe Lioret (2004), dans lequel son personnage est toutefois en retrait par rapport à ceux de Philippe Torreton et Sandrine Bonnaire.
En 2007, elle trouve un grand premier rôle grâce à André Téchiné qui lui fait jouer La fille du RER. Son jeu a gagné en maturité et elle incarne à merveille cette jeune mythomane voulant quitter l’univers de sa triste existence. Sans doute son activité théâtrale a-t-elle enrichi sa palette. Emilie Dequenne a en effet composé une éclatante Mademoiselle Julie sur les planches : les spectateurs qui ont pu la voir au Festival de Ramatuelle se souviennent de l’intensité de sa force dramatique. Une force tranquille, tant Emilie n’est pas obsédée par un plan de carrière et une présence médiatique régulière. Sa dernière (et peut-être plus belle) prestation cinématographique est celle de la mère désœuvrée et dépressive d’À perdre la raison (2012), succès public et critique, qui lui vaut les éloges de la profession. Les changements récurrents de la réglementation des César ne permettront à ce très beau film franco-belge de Joachim Lafosse de ne concourir que dans la catégorie du meilleur film étranger, et ses interprètes (dont un époustouflant Niel Arestrup) sont d’emblée déclarés inéligibles... Une décision qui a pu paraître injuste dans des nominations qui ont vu la présence de Léa Seydoux ou Patrick Bruel, comédiens talentueux au demeurant... Sa prestation attendue dans le film d’Eric Rochant permettra peut-être de combler cette injustice.
© Fabrizio Maltese - Recifilms - Axel Films - Les Productions du Trésor - Europacorp - France 3 Cinéma - Samsa Film - Artemis Productions
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