Le 9 novembre 2022
Une fresque sentimentale, qui décline avec une grâce infinie l’amour dans tous ses états.
- Réalisateur : Emmanuel Mouret
- Acteurs : Émilie Dequenne, Niels Schneider, Guillaume Gouix, Vincent Macaigne, Camélia Jordana, Jenna Thiam, Julia Piaton
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Distributeur : Pyramide Distribution
- Durée : 2h02mn
- Date télé : 9 novembre 2022 20:55
- Chaîne : Arte
- Date de sortie : 16 septembre 2020
- Festival : Festival de Cannes 2020, Festival d’Angoulême 2020
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Résumé : Daphné, enceinte de trois mois, est en vacances à la campagne avec son compagnon François. Il doit s’absenter pour son travail et elle se retrouve seule pour accueillir Maxime, son cousin, qu’elle n’avait jamais rencontré. Pendant quatre jours, tandis qu’ils attendent le retour de François, Daphné et Maxime font petit à petit connaissance et se confient des récits de plus en plus intimes sur leurs histoires d’amour présentes et passées.
Critique : Il y a tout juste deux ans, Emmanuel Mouret séduisait spectateurs et critiques avec Mademoiselle de Jonquières, une libre adaptation de Jacques le fataliste et son maître de Diderot, dans laquelle il donnait toute la mesure de son talent de mise en scène et de sa passion pour les joutes oratoires. Malgré ses costumes et ses décors du dix-huitième siècle, ce film romantique à souhait témoignait d’un réel modernisme, en abordant l’éternel thème de l’inconstance amoureuse. Avec ce nouveau long-métrage, installé cette fois dans un cadre contemporain, il continue d’en fouiller les incohérences, illustrant la phrase de François de la Rochefoucauld : « La constance en amour est une inconstance perpétuelle ».
- Copyright Pascal Chantier - Moby Dick Films
Sur quel critères détermine t-on l’amour ? Qu’est ce que le désir ? Comment ne pas trahir ses paroles à travers ses actes ? Entre ironie et indulgence, le cinéaste mesure à l’infini l’écart entre les intentions les plus sincères et la réalité et pose un regard tendre sur la complexité de ses personnages et leurs contradictions. Il entremêle les récits que les uns racontent aux autres, pour dévider sans brusquerie l’écheveau de ces secrets enfouis au fond des cœurs et des âmes, de tout ce que l’on s’était promis de faire sans y parvenir, de tout ce que l’on a fait sans oser l’avouer.
- Copyright Pascal Chantier - Moby Dick Films
Quand Maxime (Niels Schneider), un jeune homme délicieusement réservé et poli, est reçu par Daphné (Camelia Jordana), future mère de famille, il est troublé. Mais il n’en laissera rien paraître. Il s’agit de la femme de son cousin. Pour donner le change, il lui conte par le détail son dernier échec sentimental avec Victoire (Julia Piaton), dont il pensait être amoureux avant de lui préférer Sandra (Jenna Thiam), sa sœur qui cédera finalement au charme de Gaspard (Guillaume Gouix), son meilleur ami. Ainsi mise en confiance, Daphné se confie à son tour et évoque comment, après s’être malencontreusement éprise d’un réalisateur, elle s’est attachée, malgré elle, à François (Vincent Macaigne), un homme marié dont elle refusait pourtant de briser le couple. Point d’orgue de ce subtil tressage amoureux : la revanche à la fois machiavélique et généreuse de Louise (Emilie Dequenne), la femme de François, dont le panache et la force de caractère (qui ne sont pas sans rappeler les caractéristiques de l’emblématique Madame de la Pommeraye, dans Mademoiselle de Jonquières) forcent l’admiration.
- Copyright Pascal Chantier - Moby Dick Films
On ne se lasse pas de ce kaléidoscope de personnages lâches, mais tous brûlés par une passion amoureuse d’autant plus poignante qu’elle est chargée de violence contenue. Porté par des comédiens qui profitent adroitement de cette occasion pour dévoiler des pans inconnus de leur talent, (Camelia Jordana et Vincent Macaigne font preuve d’un mélange de retenue et d’intensité, rarement révélé, tandis qu’ Emilie Dequenne subjugue sous les traits de cette femme troublante), l’imbroglio des sentiments éclate en feu d’artifice, dans ce drame romanesque brillamment mené et à la maîtrise scénaristique parfaite. Celles et ceux pour qui le cinéma est synonyme d’action jugeront ces circonvolutions bien sibyllines. En revanche, d’autres, sensibles à la mélodie des mots emportés au rythme des valses de Schubert, des concertos de Chopin et des sonates de Haydn, savoureront sans réserve la fluidité des dialogues et la finesse des arguments.
Un film dont la rafraîchissante désuétude touche droit au cœur.
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