Le 12 avril 2019

- Editeur : Maurice Nadeau
- Plus d'informations : Le site de la librairie
L’extraordinaire bibliothèque de Maurice Nadeau, figure incontournable de la littérature française pendant plus de soixante-dix ans, est mise en vente. Le catalogue est consultable sur le site de la librairie Faustroll.
News : Ecrivain, critique littéraire, directeur éditorial, directeur de revues, Maurice Nadeau a embrassé son siècle, en conjuguant passions artistiques et engagements politiques. Figure incontournable, il a connu les plus grands auteurs de son temps, nouant avec eux des relations privilégiées. Sa bibliothèque constitue une mémoire de cette vie, recèle des trésors qui sont mis en vente et consultables sur le site de la librairie parisienne Faustroll. Le fonds est d’une telle richesse qu’on ne saurait en dévoiler l’intégralité : citons des lettres inédites de Roland Barthes, Raymond Queneau, Antonin Artaud, André Breton, Michel Tournier ou Samuel Beckett, ainsi qu’une quantité d’éditions originales de livres signés par les écrivains les plus importants du vingtième siècle, comme Marguerite Yourcenar, Claude Simon, Nathalie Sarraute, Henry Miller, Milan Kundera. Si l’on n’a ni les moyens, ni l’envie d’acheter, on peut tout simplement lire les hommages émouvants adressés au destinataire. Ainsi, le très bel envoi autographe qui apparaît dans l’édition originale de La disparition porte ces mots : "Pour Maurice Nadeau qui, voici aujourd’hui treize ans, me donna le courage d’écrire, alors qu’abattu, morfondu, balbutiant, je m’ouvrai à l’art jamais acquis du discours. Avec ma fidèle amitié". D’autres font des rêves conformes à leurs choix esthétiques : Alain Robbe-Grillet, dédicaçant La Jalousie, parle d’un "chemin vers un roman sans personnage", tout en s’avouant encore "loin du compte". Enfin, on mentionnera ces quelques mots écrits par Michel Houellebecq à son ancien éditeur sur une page des Particules élémentaires. Des termes à la fois pleins d’affection et du désir d’échapper à une ombre tutélaire : "à Maurice Nadeau, qui est bien gentil de supposer que je porte une grande oeuvre en moi, mais à [sic] tort de croire que j’ai travaillé dans la précipitation (si ce livre était sorti à la rentrée 97, ç’aurait été le cas, oui ; mais en l’occurrence, d’un roman à l’autre, mon nombre de relectures n’a pas du tout évolué."