Une voix contre
Le 30 septembre 2004
La divine Islandaise s’emmêle les voix dans un concept trop lourd pour ses chansons d’ordinaire gonflées à l’hélium.
- Artiste : Björk
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Plombé par un concept trop astreignant, le nouvel album de la diva islandaise ne parvient pas à décoller. Et un de chute pour celle qui avait réussi un parcours quasi-parfait jusqu’à présent.
De Debut à Vespertine, les disques de Björk ont toujours révélé doucement leurs vérités, leur part d’inatteignable. Souvent les premières écoutes nous ont-elles trompés ; souvent nous sommes-nous ravisés ensuite. C’est pourquoi Medùlla méritait une écoute approfondie, sur la longueur. Mais cette fois-ci, il faut bien avouer que l’imposant concept qui sert de point de départ au disque plombe l’écriture. En une écoute comme en cent.
En clair, ce projet qui a dû, on s’en rend bien compte, mobiliser l’attention de la petite Islandaise plus que de raison, a pris le pas sur les chansons. Faire un disque entier avec des voix devait être un point de départ, pas une fin en soi. Au final, une fois passé l’effet feu d’artifice (oh la belle voix ! oh la belle bleue ! ah la belle rouge !), on peut au mieux sauver quelques titres perdus au milieu de vignettes souvent anecdotiques, servant plutôt la soupe aux organes prêts à l’emploi d’untel ou d’unetelle (le classique Vökuro, ou Submarine avec Robert Wyatt). Car, comme dans une production hollywoodienne de base, on ne trouve point de contre-emploi ici. Le casting a été très pro : Wyatt se fera langoureux, Rahzel (la boîte à rythme humaine des Roots) se fera grave, Björk se fera ... aiguë, etc...
Celle-ci avoue d’ailleurs elle-même son échec en concédant du terrain à son ennemi de départ, le "concept voix", incluant des programmes rythmiques ou des basses sur quelques morceaux. Du coup, Who is it (avec Matmos) et Where is the line (avec Mark Bell de LFO et l’impeccable Rahzel) peuvent prétendre à figurer au panthéon des titres de Björk. Ils rappellent par leurs mélodies sautillantes et leurs beats audacieux le temps des Violently happy et autre Army of me, un temps où la chanson passait encore avant l’arrangement, où l’émotion pure et primitive avait encore l’avantage sur la réflexion et la construction intellectuelle.
Medùlla, Björk (One Little Indian/Barclay/Universal)
Tracklisting :
1 Pleasure is all mine
2 Show me forgiveness
3 Where is the line
4 Vökuro
5 All birtan
6 Who is it (carry my joy on the left, carry my pain on the right)
7 Submarine
8 Desired constellation
9 Oceania
10 Sonnets/Unrealities XI
11 Ancestors
12 Mouth’s cradle
13 Midvikudago
14 Triumph of a heart
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