Déclaration d’indépendance
Le 1er octobre 2003
L’intrigant duo californien troque samples contre violes et guimbardes pour un nouvel album toujours aussi conceptuel.


- Artiste : Matmos

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Ceux que les concepts radicaux du duo californien énervaient en seront pour leurs frais : Matmos a troqué ses samples chirurgicaux contre des instruments médiévaux, mais la provocation reste d’actualité.
Martin Schmidt et Drew Daniel sont décidément uniques. Déjà isolés dans le monde des musiques électroniques par leur approche concrète et conceptuelle (leur précédent disque, A Chance To Cut Is A Chance To Cure, était composé de samples issus d’opérations chirurgicales), ils avaient stupéfait le monde de la pop lors de la dernière tournée de Björk, dont ils assuraient la première partie. Il faut dire qu’en live, le duo est plutôt déconcertant : grattant une cage de hamster ou secouant un bac de sable pour obtenir une rythmique, ils attirent autant l’admiration que les sifflets.
Et bien The Civil War va peut-être même décourager ceux qui les suivaient jusqu’à présent. Lors d’une récente vente aux enchères à Londres, les deux énergumènes ont fait l’acquisition d’instruments datant du siècle dernier, et ont ensuite composé l’album autour de ces violes, guimbardes et autres orgues de barbarie. Y ajoutant préparations électroniques mais également guitares et pianos, Matmos offre avec The Civil War un nouveau mélange explosif qui inspirera, selon les auditeurs, les qualificatifs suivants : médiéval, pompeux, grotesque, drôle, inspiré, prétentieux, surprenant, déroutant, etc... Une chose paraît certaine, en tout cas : Matmos n’en n’a pas fini de provoquer l’auditeur.