Le 16 décembre 2005
Un show bien rodé qui prouve que le plaisir de jouer est souvent communicatif
Mathieu Boogaerts est venu fêter son anniversaire en groupe à l’Elysée-Montmartre : un show bien rodé qui prouve que le plaisir de jouer est souvent communicatif.
Il existe des premières parties plus ou moins convaincantes qui partagent toutefois un même souci de transmettre au public une émotion en proposant des compositions travaillées, réfléchies.
Il existe des productions qui présentent des artistes méconnus avant d’autres plus connus parce qu’elles pensent que le méconnu gagnerait à être connu. Très bien. La présence de Chloé Mons à l’Élysée-Montmartre relève de l’indicible et échappe aux règles mentionnées ci-dessus. Après un set aussi catastrophique, inaudible et finalement incompréhensible, silence.
Entre les deux parties, des chants d’oiseaux sont venus sortir le public de sa torpeur. Concept volontaire ou non, Mathieu Boogaerts est arrivé sur scène avec de vraies allures de petit poulet : le torse en avant, les fesses en arrière, le cou exerçant de convulsifs mouvements, les jambes se pliant et le pied, nu, hésitant à se poser par terre. N’est-ce pas là le signalement comportemental du poulet ? Pas forcément. Avec ses contorsions amusantes et ses grimaces spontanées, Mathieu Boogaerts relève plutôt de Charlot ou Buster Keaton et son spectacle semble d’ailleurs conçu comme un hommage au cinéma muet. Les jeux de lumière oscillent entre blanc éclatant et obscurité (totale sur Est-ce que ça veut dire quelque chose) avec de rares touches de couleur, et les spots viennent éclairer les visages des musiciens au moment d’un petit gag sonore. Le point d’orgue intervient sur Siliguri où Boogaerts, seul sur scène, se voit interpellé par les trois têtes de ses musiciens (Zaf Zapha à la basse, Jean-Baptiste Sabiani aux claviers et Fabrice Moreau à la batterie) découpées sur la toile de fond de la scène.
Boogaerts s’amuse et partage sa bonne humeur avec les musiciens et la salle.
Petit jeu de sample vocal pendant lequel il fait répéter à son public des bouts de chants, solo de batterie électrique de Fabrice Moreau sur Comment tu t’appelles, échanges chaleureux avec la salle, laquelle murmurera Manha de carnaval de Jobim et Luiz Bonfà ou reprendra en chœur, à l’issue de Lorsque flore, un "joyeux anniversaire" pour fêter les trente-cinq ans du chanteur. Une vraie famille quoi ! A laquelle un nouveau membre s’est depuis peu greffé. Après nous avoir expliqué qu’il n’écrivait que pour lui, en partie parce que personne d’autre ne l’avait jamais sollicité, Boogaerts poursuit en annonçant qu’il s’est accordé une exception : les lumières changent et prennent une teinte rose, tout le monde s’attend à voir arriver sur scène une jeune fille (Natacha Régnier par exemple, qui figure dans l’un de ses clips) et là, veste en cuir, chemise et pantalon en jean, genou frétillant et cheveux gominés apparaît Dick, oui messieurs dames, Dick Rivers en personne, le temps d’une chanson inédite qui devrait figurer sur son prochain album. Après trois rappels, Mathieu Boogaerts s’en est allé vers un after show à la Favella Chic où la salle était annoncée comble. Un p’tit poulet en pleine santé !
Prochaines dates de Mathieu Boogaerts
24 janvier à Angoulême ; 26 janvier à Thouars ; 27 janvier à Saint-Médard (Carré des Jalles) ; 28 janvir à Toulouse (Altigone) ; 9 février à Montbrison (Théâtre des Pénitents) ; 10 février à Carros (Forum) ; 16 février à Saint-Priest ; 11 mars à Le-Melle-sur-Sartre ; 15 mars à Antony (Théâtre Firmin Gémier) ; 16 mars à Poitiers ; 17 mars à Nérac (Scène Albret) ; 21 mars à Mouscron ; 22 mars à Tournai ; 23 mars à Vanves ; 31 mars à Lesves (Espace Soutine) ; 1er avril à Guérande (Athanor).
Galerie photos
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