Lost in Versailles
Le 12 février 2011
Dernier volet d’une trilogie bouleversante sur des adolescentes paumées dans un monde trop vaste pour elles. Beau travail.
- Réalisateur : Sofia Coppola
- Acteurs : Kirsten Dunst, Steve Coogan, Aurore Clément, Mathieu Amalric, Asia Argento, Jason Schwartzman, Tom Hardy, Sarah Adler, Judy Davis, Rip Torn, Céline Sallette, Guillaume Gallienne, Marianne Faithfull, Jean-Christophe Bouvet, Molly Shannon, Alain Doutey
- Genre : Drame, Biopic, Historique, Teen movie
- Nationalité : Américain
- Durée : 2h03mn
- Date télé : 23 janvier 2022 21:00
- Chaîne : TF1 Séries Films
- Date de sortie : 24 mai 2006
- Festival : Festival de Cannes 2006, Sélection officielle Cannes 2006
Résumé : Au sortir de l’adolescence, une jeune fille découvre un monde hostile et codifié, un univers frivole où chacun observe et juge l’autre sans aménité. Mariée à un homme maladroit qui la délaisse, elle est rapidement lassée par les devoirs de représentation qu’on lui impose. Elle s’évade dans l’ivresse de la fête et les plaisirs des sens pour réinventer un monde à elle. Y a-t-il un prix à payer à chercher le bonheur que certains vous refusent ?
Critique : Les précédents Virgin Suicides et Lost in Translation avaient à juste titre séduit bon nombre de spectateurs par leur subtilité et leur faculté à exprimer des sentiments profonds sans avoir recours au futile bavardage (un regard mélancolique ou des mots qu’on n’entend pas sont mille fois plus expressifs qu’un long discours). Bref, jusqu’à présent, le parcours de la fille Coppola confirmait une maîtrise hors pair et une sensibilité originale. Marie-Antoinette, troisième long métrage de Sofia Coppola, doit avant tout se lire comme le portrait infiniment personnel de la princesse autrichienne qui a l’impression de vivre un rêve éveillé tournant au cauchemar. Bien entendu, tout le contexte historique, l’exposé scolaire aux ficelles didactiques et les règles tannantes de la bio (ce qui rime souvent hélas avec édification pédago) n’intéressent que moyennement la réalisatrice. Elle, ce qui la passionne, c’est la subjectivité, l’expression des états d’âme, des tourments intérieurs d’une ado trop jeune pour les responsabilités qu’on lui impose et surtout pour être haïe de la sorte. Pas de doute que ce mythe a trouvé un réel écho chez la réalisatrice Sofia Coppola (qui a dû en raison de son patronyme supporter les brimades, adolescente) et chez son rôle-titre, Kirsten Dunst (qui n’a que vingt-trois ans mais donne l’impression d’avoir déjà vécu une existence entière) dont les parcours médiatiques ont été semés d’embûches.
Le résultat final donne un très bel objet éminemment formel, sensoriel, envoûtant. Si certes ses quelques audaces risquent de ne pas faire l’unanimité (on écoute du New Order et The Cure, on fait des techno parties comme on porte des Converse !), ce récit d’une "virgin suicide" qui n’a pas envie d’appartenir au monde des adultes clôt pourtant une trilogie cohérente qui a le mérite de posséder trois épisodes aussi disparates que bouleversants. La magnificence des images (fluidité de la mise en scène, beauté de la photo...) concourt à de sacrées fulgurances et de grands moments d’extase (Sofia filme l’indescriptible dans le même état aérien et scrute les tempêtes psychologiques de son personnage à travers le visage de son actrice fétiche - la complicité en devient stupéfiante). Problème : cette beauté glacée court le grand risque de s’exprimer au détriment de l’émotion et de la substance et de conférer une délétère sensation de superficialité. Détails heureusement accessoires qui ne contrarient qu’en partie la fibre spleen et pop de ce joli film qui hante l’esprit post-projo. Beau travail.
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
David Maigrot 4 juin 2006
Marie-Antoinette - Sofia Coppola - critique
Depuis quelques temps je me disais que j’avais de la chance, la plupart du temps mes excursions au cinema se soldaient par un "ouais, c’est un bon film...". Mais cette fois en sortant de se troisième film de la miss Coppola je me suis dit "j’avais oublié la différence entre un bon film et un grand film". Et bien pas de doutes possible, quoiqu’en dise les critiques officielles (décidemment ces gens n’ont aucun goût dire que cette grosse bouse de Da Vinci Code a limite été mieux accueilli, ça fait vraiment peur), Marie-Antoinette est vraiment un grand film réunissant tout les ingrédients nécessaires. Une maîtrise obsolue de la technique, une actrice au sommet, une histoire passionnante, une adaptation parfaite et la touche de folie pop d’une réalisatrice qui n’est pas prête de vendre son âme. Bravo au duo Coppola-Dunst qui n’a pas finit de marqué le cinéma contemporain. Et vivement le prochain...
David Maigrot 4 juin 2006
Marie-Antoinette - Sofia Coppola - critique
Depuis quelques temps je me disais que j’avais de la chance, la plupart du temps mes excursions au cinema se soldaient par un "ouais, c’est un bon film...". Mais cette fois en sortant de se troisième film de la miss Coppola je me suis dit "j’avais oublié la différence entre un bon film et un grand film". Et bien pas de doutes possibles, quoiqu’en dise les critiques "officiels" (dire que cette grosse bouse de Da Vinci Code à été mieux accueilli, ça fait vraiment peur), Marie-Antoinette est vraiment un grand film réunissant tout les ingrédients nécessaires. Une maîtrise obsolue de la technique, une actrice au sommet, une histoire passionnante, une adaptation parfaite et la touche de folie pop d’une réalisatrice qui n’est pas prête de vendre son âme. Bravo au duo Coppola-Dunst qui n’a pas finit de marquer le cinéma contemporain. Et merci à Romain Le Vern de redorer le blason des critiques ciné ;-)
Norman06 22 avril 2009
Marie-Antoinette - Sofia Coppola - critique
Ce n’est ni un film déshonorant ni un chef-d’œuvre d’auteur mais une agréable balade autour d’un portrait de jeune femme. Mise en scène élégante.