Jeunes filles en uniforme
Le 21 janvier 2024
Un film élégant de Sofia Coppola, d’un beau classicisme, mais dans lequel il manque l’étincelle de ses meilleures œuvres.
- Réalisateur : Sofia Coppola
- Acteurs : Nicole Kidman, Kirsten Dunst, Colin Farrell, Elle Fanning, Angourie Rice
- Genre : Drame, Thriller
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Universal Pictures France
- Editeur vidéo : Universal Pictures Video
- Durée : 1h31mn
- Date télé : 15 mars 2021 13:35
- Chaîne : Arte
- Box-office : 364.561 entrées France / 119.935 entrées P.P / 10.709.995$ (recettes USA)
- Titre original : The Beguiled
- Date de sortie : 23 août 2017
- Festival : Festival de Cannes 2017
Résumé : La vie d’un pensionnat de jeunes filles dans l’État de Virginie en 1864. Alors que la guerre civile fait rage, le pensionnat pour jeunes filles de Miss Martha Farnsworth reste totalement coupé du monde – jusqu’à ce qu’à proximité, soit découvert un soldat blessé que le pensionnat va héberger.
Critique : Sofia Coppola s’est livrée à une nouvelle adaptation du roman éponyme de Thomas Cullinan, déjà porté à l’écran en 1971 par Don Siegel, avec Clint Eastwood et Geraldine Page. Miss Martha Farnsworth (Nicole Kidman) est l’autoritaire mais intègre directrice de cette petite communauté coupée du monde, et dont le quotidien pieux et austère sera bouleversé par la découverte, à proximité, d’un soldat blessé que le pensionnat va héberger et soigner. John McBurney (Colin Farrell) va être l’objet de la bienveillance de ces hôtesses partagées en un sentiment de méfiance, de compassion, mais aussi de désir… Sofia Coppola a souhaité se démarquer du matériau littéraire et du film de Siegel en adoptant le point de vue des personnages féminins. « Mais j’étais fascinée par cette période de l’Histoire, dans le Sud, par la façon dont les femmes y étaient élevées dans leur seul rapport aux hommes. Elles se devaient d’être raffinées, séduisantes, bonnes maîtresses de maison. Leur rôle ne se définissait que par rapport à eux, jusqu’à ce qu’ils partent à la guerre... Comment les femmes l’ont vécu, laissées à elles-mêmes, devant survivre par leurs propres moyens ? »
- Copyright Universal Pictures International France
Ces propos de la réalisatrice révèlent son souci de recréer une atmosphère historique tout en la greffant à son univers. Martha Farnsworth par son intransigeance et ses valeurs morales est le symbole de l’ordre social, quand Edwina Dabney (Kirsten Dunst) incarne la frustration sentimentale et sexuelle, et rêve d’un nouveau départ. Plus fougueuse, Alica (Elle Fanning) a l’impatience de sa jeunesse, et n’hésitera pas à braver les bienséances. Le film est habile à décrire la solidarité entre ces femmes, mais aussi leurs rivalités et zones d’ombre, face à la présence inattendue de « cet obscur objet du désir ». La réalisatrice est ici fidèle au thème du trouble mental qui déstabilise des personnages féminins fragiles, bouclant un peu la boucle avec Virgin Suicides, le chef-d’œuvre qui l’avait révélée. La seconde partie, qui emprunte la voie du thriller et du film d’otages, épouse un nouveau genre, l’étude sociale, historique et psychologique cédant la place au thriller, sans que la cinéaste ne s’écarte de sa démarche initiale.
- Copyright Universal Pictures International France
Le résultat est séduisant, mais on attendait de Sofia Coppola davantage d’audace. Dans ses meilleures séquences, Les Proies fait songer au classicisme de Frontière chinoise de John Ford, autre film qui peignait une communauté féminine confrontée à un danger imprévu. En dépit (ou à cause ?) d’un raffinement artistique certain dans l’éclairage de Philippe Le Sourd (The Grandmaster), les costumes de Stacey Battat ou les décors d’Amy Beth Silver, le film n’échappe pas à un académisme qui contraste avec les fulgurances que la cinéaste avait naguère déployées avec Lost in Translation, Marie Antoinette, et même le sous-estimé The Bling Ring. Les proies n’en demeure pas moins une production honorable, magistralement interprétée.
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fan d’écran 26 août 2017
Les proies - Sofia Coppola - critique
Si Sophia Coppola a réellement conçu "Virgins suicides ","Marie-Antoinette" et "Lost in translation" ,alors ,qui a eu l’idée du scénario ringard de "Les Proies " (2 femmes et quelques oiselles dans un pensionnat pour jeune filles à la David Hamilton qui font mine de biner leur potager en crinolines blanches mais qui dégustent des desserts à la crème Chantilly au plus fort d’une Guerre de Sécession de pacotille ?) ? Comment peut -on filmer pareil navet quand on a imaginé "Lost in translation" ? La nature environnante est semblable à une pub Uncle Ben’s version brume et sépia .Le soldat Nordiste blessé que ces dames finissent par dégoter dans les bois leur fait peur ,mais elles envisagent quand même très vite de lui proposer des soirées musicales .S’il est censé être ambigu ou dangereux (en réference au titre) ,le spectateur ne peut que constater qu’il s’agit juste d’un homme ordinaire limité dans son action par des réflexes de séducteur improbable et balourd (déclarations d’amour subites incrédibles et ridicules ,ou oeillades en théorie chargées en suggestions érotiques ,ou attitude séduisante mais coulée dans le respect,bref,un vrai catalogue !...)....Ceci dit ,son "public" se conduit tellement en dindes frappées par l’amour au bout de ....allons ....1 mn de confrontation avec lui ,que on peut lui pardonner .Le sommet du ridicule et de l’improbable est atteint quand Nicole Kidmann en maitresse des lieux s’attelle à la toilette du blessé évanoui et se croit obligée de le frictionner de haut en bas avec des linges mouillés (la séquence torride,je suppose ) car un Nordiste au bord de la septicémie ,oui ,mais propre .Puis Nicole doit lui laver (aussi) le zizi et là ,encore plus de gros soupirs ,et de mines effarouchées ...Sophia Coppola coupe la caméra àce moment-là car trop de charge émotionnelle .... Pourquoi personne n’a prévenu Nicole Kidmann qu’on peut installer un soldat blessé et inconscient dans le salon de musique sans nécessairement se faire une obligation de l’astiquer comme un guéridon !!! Surtout pour finir par le tronçonner par la suite ! .Bref :ampoulé ,improbable ,ridicule .....Quant à la Femme avec un grand F : ouhlalala ! Quelle image ! Toutes des nymphomanes du berceau à la ménopause . En Virginie ,pendant la Guerre de Sécession.....Peut être un phénomène sociologique historique car j’espère que ce n’est pas RÉELLEMENT ce que la réalisatrice pense de ses copines !
nani 14 mars 2021
Les proies - Sofia Coppola - critique
pourquoi ce film s ’appelle les proies ? et pas les garces ?
je trouve toutes ces saintes nitouches horripilantes et beaucoup de scènes sont ridicules dans l’exageration d’un climat catholique et aristocratique
Décue par Sofia Coppola dont j’ai beaucoup les autres films .