Wall Street : les traders jouent avec l’argent des autres
Le 2 mai 2012
J.C. Chandor signe un thriller palpitant, d’une brûlante actualité, dans les hautes sphères de la finance, moins de 24 heures avant la crise des subprimes. Wall Street : l’argent ne dort jamais peut aller se coucher...
- Réalisateur : J.C. Chandor
- Acteurs : Kevin Spacey, Paul Bettany, Demi Moore, Jeremy Irons, Stanley Tucci
- Genre : Drame, Thriller
- Distributeur : ARP Sélection
- Durée : 1h50mn
- Box-office : 344 960 entrées France / 80 353 entrées P.P.
- Date de sortie : 2 mai 2012
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L’argument : Lorsque le jeune analyste financier Peter Sullivan découvre que sa banque risque de se retrouver en mauvaise position à la suite d’une série de mauvais investissements, les problèmes commencent. Il apparaît rapidement que les problèmes se trouvent à tous les niveaux et que des décisions morales et financières draconiennes doivent être prises dans une période de 24 heures. La température monte dans les petits bureaux alors que la direction de l’entreprise enquête sur ce qui doit primer : les intérêts personnels ou l’intérêt général ?
Notre avis : D’un côté, le second volet de Wall Street et son budget de 70 millions de dollars, de l’autre, ce premier film, initialement prévu pour la modique somme d’un million de billets verts, a malgré tout grimpé au-delà des 3 millions pour payer les quelques vedettes engagées dans l’aventure, laquelle ressemble davantage à une contribution philanthropique qui le valait bien au vu du résultat à l’écran plus que prometteur. Ce coup d’essai à petit budget prouve si besoin est que la qualité d’écriture remarquable du scénario suffit pour le transformer en coup de maître, porté par une distribution magistrale (dominée par l’interprétation sans faille de Kevin Spacey, Jeremy Irons, Paul Bettany et Stanley Tucci) entièrement au service du récit mis en boîte en à peine dix-sept jours de tournage ! L’académie des Oscar a eu du flair puisqu’il figure dans le quintet final concourant pour le meilleur scénario original (il a d’ailleurs toutes ses chances de l’emporter !). c) 2011 Margin Call LLC. All rights ReservedVue sur les imposants gratte-ciel dominant le cœur financier de New York, où une journée pareille aux autres défile à toute allure jusqu’au tintement de la cloche annonçant la clôture des marchés boursiers. L’instant d’après, on pénètre dans l’un d’eux abritant une banque d’investissement (du type Lehman Brothers ou Goldman Sachs, ndlr) qui voit une délégation dépêchée sur place pour effectuer un licenciement collectif touchant plus de la moitié de l’effectif regroupé au sein d’un même étage. Tandis que le documentaire choc Inside job revenait sur les mécanismes complexes responsables de l’éclatement de la bulle immobilière (causé par la vente des prêts hypothécaires à risques, les tristement célèbres subprimes), J.C. Chandor, quant à lui, s’intéresse par le biais du huis clos à l’aspect humain qui se trame derrière les considérations purement techniques à l’origine de cette crise sans précédent. Le tour de force du cinéaste est d’immerger le spectateur en plein chaos économique plus qu’imminent, où, installé aux premières loges d’une nuit blanche de la dernière chance, il assiste médusé aux tractations entreprises par les requins de la finance pour sauver leur peau, quitte à plonger tous les petits poissons dans la mouise. c) 2011 Margin Call LLC. All rights ReservedChandor a l’intelligence de présenter des personnages variés permettant à chacun de se forger sa propre opinion sur l’univers impitoyable des traders ; ainsi l’ingénieur financier joué par Stanley Tucci, par qui la sonnette d’alarme retentit quant à une éventuelle faillite, il n’est pas de ceux à incriminer quant au salaire mirobolant qu’il empoche mensuellement : il ne fait que profiter du système mis en place quand on a supprimé la limitation du levier. À ce propos, la scène sur le perron de sa maison (une des rares en extérieur) - quand il explique à son collègue qu’à l’époque (alors qu’il était ingénieur en génie civil), il devait entreprendre la construction d’un pont - fait justement écho à Inside job : "Au nom de quoi un ingénieur financier est payé entre 4 et 100 fois plus qu’un vrai ingénieur ? Un vrai ingénieur construit des ponts. Un ingénieur financier construit des rêves. Et quand ces rêves tournent au cauchemar, ce sont les autres qui paient..." Quoi qu’il en soit, ce thriller financier prend des allures de tragédie grecque transposée dans notre monde moderne dont il ne manque que les moyens financiers (!) pour égaler la grâce de The social network. Forcément, on trépigne d’impatience en attendant son prochain opus, All is lost, où Robert Redford sera seul à l’écran...
c) 2011 Margin Call LLC. All rights Reserved
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