La peur X
Le 11 février 2011
Une expérience déroutante, intrigante, fascinante qu’on peut tenter mais... à ses risques et périls !
- Réalisateur : Nicolas Winding Refn
- Acteur : John Turturro
- Genre : Thriller
- Nationalité : Danois
- Editeur vidéo : Éditions Montparnasse
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– Durée : 1h31mn
– Titre original : Fear X
– Sortie le 22 septembre 2004
Une expérience déroutante, intrigante, fascinante qu’on peut tenter mais... à ses risques et périls !
L’argument : Consécutivement au décès apparemment accidentel de sa femme dans le parking d’un centre commercial, Harry Cain est sujet à des visions étranges qui le hantent jour et nuit. Il décide alors d’enquêter sur la mort pour le moins mystérieuse de son épouse.
Notre avis : Pris séparément, les ingrédients de Inside job font saliver : un score composé par Brian Eno, un acteur comme John Turturro qui vient se perdre dans un petit thriller mâtiné de fantastique, et enfin la présence au scénario de feu Hubert Selby Jr., écrivain formidable, dont la dernière collaboration scénaristique a donné lieu au meilleur film américain de ces dix dernières années (l’inestimable Requiem for a dream). Et pourtant, malgré l’univers familier et presque balisé, toute l’équipe a pris le judicieux parti pris de contrecarrer les attentes des spectateurs, en court-circuitant le cours d’un récit trop linéaire et ainsi les emmener là où ils ne s’y attendent pas.
Jansénisme de la mise en scène, lymphatisme du rythme et ambiance baroque entre réalité, cauchemar et fantasme, Inside job portait bien la consonne anonyme et mystérieuse de son titre précédent, Fear X. À la manière d’Insomnies (Michael Walker, 2000), le film plonge dans le cerveau d’un homme qui perd les pédales suite à la disparition de sa femme et, au grands dam des plus cartésiens, ne résout rien. Sa construction est inverse à celle d’une narration ordinaire : tous les indices les plus importants sont placés au début. Il en émane un paradoxe très stimulant : plus on avance, moins on en sait.
La vérité est masquée et l’horreur, située à la périphérie. De la même façon qu’on essaye de manipuler le personnage principal (John Turturro, énigmatique). De la même façon que ses pleurs, ses crissements intérieurs, remplacent les mots qu’il ne parvient plus à formuler. Aux antipodes des conventions, ce petit film étrange et fascinant ressemble à un croisement tordu entre les univers d’Antonioni et de Lynch, avec un surplus de prétention et de pédanterie. On peut ne pas adhérer à cette forme de cinéma, mais pour peu qu’on succombe au charme et qu’on prenne le temps d’écouter la détresse du protagoniste, alors le voyage mérite qu’on s’y perde.
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