Les souffrances du jeune Frankenstein - La chronique BD

Pas facile d’être adolescent. Même pour un fils de savant. Car dans la création de fiston, le docteur Frankenstein n’a pas oublié d’y mettre ce qui fait le charme des jeunes années : un peu d’ennui, une goutte de spleen, une tronche de cake, une part d’incommunicabilité avec son géniteur, une bande de potes bien paumés et des rêves de grandeur dont on ne peut rien faire d’autre que les garder pour soi. Ne manque que l’acné pour que Frankenstein junior soit parfait.

Nicolas Mahler / L’Ampoule

En une petite trentaine de dessins pleine page, Nicolas Mahler en dit beaucoup sur cet âge qu’il peint en noir, blanc et vert triste. Et qu’il enferme dans des espaces aux contours flous avec un trait fragile, plein de doutes. Rien de sombre ou de pathétique pourtant, mais pas mal de tendresse et d’esprit que font ressortir des textes réduits au minimum. On pense alors au Petit enfant huître et autre Fille avec plein d’yeux de Tim Burton [1], une bonne dose de poésie et d’humour grinçant en moins. Mais se rapprocher de cette merveille est déjà un sérieux gage de qualité.