Le 15 juillet 2024
Deux sœurs, aussi dissemblables que possible, se rendent au chevet de leur père malade. Un Yasujirō Ozu inédit en France jusqu’en 2023 : un régal !
- Réalisateur : Yasujirō Ozu
- Acteurs : Tatsuo Saitō, Chishū Ryū, Kinuyo Tanaka, Sanae Takasugi, Sō Yamamura, Ken Uehara, Hideko Takamine, Kamatari Fujiwara, Yoshiko Tsubouchi, Noriko Sengoku, Yuji Hori
- Genre : Drame, Noir et blanc
- Nationalité : Japonais
- Editeur vidéo : Carlotta Films
- Durée : 1h52mn
- Titre original : Munekata kyōdai
- Date de sortie : 25 octobre 2023
- Festival : Festival de Cannes 2023
L'a vu
Veut le voir
Année de production : 1950
Résumé : Tokyo. Mariko (Hideko Takamine), une jeune femme moderne et enjouée, profite de la vie et n’est pas pressée de se marier. Sa sœur Mimura (Kinuyo Tanaka), plus traditionnelle et austère, s’est mariée avec Mimura (Sō Yamamura), un vétéran de la guerre qui a sombré dans la boisson. Ensemble, elles gèrent un bar qui ne marche pas très bien.
Critique : Lors d’un voyage à Kyoto pour voir leur père malade (Chishū Ryū), les deux sœurs vont retrouver Hiroshi (Ken Uehara), le premier amour de Mimura. Il n’en faut pas plus à Mariko pour se mettre en tête de les rapprocher.
Ce film fait partie de la dernière et plus féconde partie de la carrière du cinéaste japonais. C’est aussi le seul à n’avoir jamais été distribué en France jusqu’à une sortie en salle fin 2023, et une toute récente édition vidéo.
Ce n’en est pas pour autant une œuvre mineure. Tout l’univers d’Ozu y est bien présent : le difficile après-guerre vécu par les Japonais, le tiraillement de la société entre tradition et modernité, l’importance de la famille et la place du mariage, incontournable pour la femme.
Ozu, travaillant pour une rare fois pour une autre société de production (la Shintōhō) que celle habituelle (la Shōchiku), bénéficia d’un budget confortable et d’une distribution de prestige : notamment Hideko Takamine, extrêmement populaire depuis les années 1930, et qui tournera ses films les plus célèbres avec Mikio Naruse ; et Kinuyo Tanaka, non moins célèbre, qui deviendra bientôt l’une des rares cinéastes femmes du Japon de cette époque.
Comme souvent chez Ozu, les séquences aux plans d’une belle géométrie sont séparées par des images de lieux vides et souvent symboliques de l’américanisation du pays où tout au contraire témoins de ses traditions : enseigne lumineuse, immeubles de bureaux, rues parsemées de poteaux électriques et d’écheveaux de fils, ou alors temple ancestral ou parc aux arbres centenaires.
Un Ozu méconnu, largement estimable, très émouvant et qui mérite bien d’être découvert.
- Copyright Shintōhō
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.