<A HREF="http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2864324784/avoialir-21" target="_blank">Acheter ce livre</A>
Le 11 octobre 2006
Une écriture en marche, un voyage à l’intérieur de soi. Une magnifique découverte de cette rentrée.
Une écriture en marche, un voyage à l’intérieur de soi. Une magnifique découverte de cette rentrée.
Quinze mille pas. A l’aller et au retour. Rare, très rare cette concordance. Thomas Boschiero ne l’avait d’ailleurs rencontrée que deux fois pour des trajets supérieurs au millier de pas. Là, c’est autre chose. D’autant que ça partait d’une obligation, comme on dit, "à laquelle il ne pouvait pas se soustraire" : aller chez le notaire Strazzabosco à la suite de la reconnaissance officielle du décès de sa sœur. C’est du trajet aller que Vitaliano Trevisan [1] rend compte. Pas du retour, Thomas ne se souvenant de rien.
Quinze mille pas à vide. Ou à plein - pas de place pour quoi que ce soit d’autre dans ces pas-là. A l’aller, en revanche, des pas dans le monde et le monde dans les pas de Thomas - monde intérieur, extérieur, la marche restant le meilleur moyen de passer de l’un à l’autre. Surtout quand, comme le narrateur, on n’a plus que ça pour rester en lien avec une société qui ne vous inspire qu’un profond dégoût. Toujours "garder un pas d’avance", note Thomas, seule façon pour lui d’être là, de tenir la mort à distance d’homme.
Point de départ : la maison de Thomas, donc. Qu’il occupait seul avec son frère et sa sœur depuis la mort de ses parents, seul avec son frère depuis la disparition de leur sœur, seul avec ses livres et les écrits de son frère depuis le départ de celui-ci. Destination : la maison du notaire gérant les propriétés des Boschiero, suffisamment nombreuses pour le libérer de tout souci matériel. Entre les deux, des histoires de famille, de maisons, de suicide, des propos sur l’art, sur le paysage dénaturé par le bétonnage (Vicence, l’axe gris Venise-Milan), des notes de bas de page, citations d’auteurs recensés dans une bibliographie partie intégrante du roman.
A l’arrivée, un rebondissement, une clé de lecture pour ce "compte-rendu" qu’on reprend alors à la première page. Avant d’enchaîner sur les suivantes, pour se rendre à l’évidence : l’écriture de Trevisan, concentrique, que l’on croyait cheminante, errante presque parfois, était en fait d’une précision absolue. Mais il est vrai que quinze mille pas à l’aller et tout autant au retour, ça ne s’invente pas.
Vitaliano Trevisan, Les quinze mille pas (I quindicimila passi, traduit de l’italien par Jean-Luc Defromont), éd. Verdier, coll. "Terra d’altri", 2006, 160 pages, 15 €
[1] Il s’agit de la première traduction en français d’un ouvrage de Vitaliano Trevisan. Verdier annonce pour bientôt un recueil de nouvelles, Shorts - on s’en réjouit !
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.