Le 9 avril 2016
- Scénariste : Patrice Ordas>
- Dessinateur : Nathalie Berr
- Coloriste : Sébastien Bouet
- Genre : Policier
- Editeur : Grand Angle
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 1er mai 2015
- Durée : 1
Les Naufragés du Métropolitain nous amène au début du vingtième siècle pour un petit polar situé pendant un événement historique qui marqua les mémoires.
Résumé :
Madame Pommeraye travaille à l’atelier de joaillerie Verne, elle doit livrer un bijou. Elle n’arrivera jamais à destination... Monsieur Morchard, son supérieur, décide de s’occuper de sa fille. Ce court prologue saute directement au 27 juin 1910 et nous retrouvons Morchard et Louise Pommeraye, fille de Madame, dans l’atelier Verne. Un jeune apprenti, Valentin Berneval, a rejoint l’équipe. L’atelier continue à fonctionner avec succès mais le ver ronge le fruit et ces pierres précieuses vont soulever des convoitises. Alors que Louise rencontre un étrange aristocrate sur le chemin du retour, Valentin se fait aborder, en compagnie de son frère aîné, par Rémusat, un apache à la lame rapide et facile. La pluie battante qui tombe en averse commence à faire monter dangereusement la Seine, alors que nous suivons ces deux jeunes personnages à travers les rues et les souterrains de la capitale !
Notre avis :
Les Naufragés du Métropolitain est une histoire de Patrice Ordas. On est plongé dans un moment clé de l’histoire de Paris, la grande crue de 1910. Y ajouter un polar sombre était une bonne idée. Si Ordas excelle dans la reconstitution de ce vieux Paris, de ces figures emblématiques, l’intrigue fictionnelle repose sur un schéma classique souvent utilisé. Au bout de deux pages, vous devriez avoir trouvé facilement qui est le ver dans le fruit.
Si la trahison ne réserve aucune surprise, Ordas a néanmoins gardé une belle carte dans sa manche qui fournira un retournement dans l’histoire.
L’histoire avance à son rythme, sans surprise, et l’on espère que le second tome de ce diptyque va nous offrir de beaux étonnements.
Pour l’instant, la pluie battante favorise le récit puisqu’elle permet les rencontres qui n’auraient pas lieu sans elle mais on s’attend à ce qu’elle ait un impact plus redoutable dans la suite des déboires de Louise et Valentin.
Les obstacles des personnages ne sont pas de véritables enjeux. Louise est une héroïne un peu fade, gentille et honnête, sans autre secrets – en tout cas pour l’instant -. Louise, tout au cours de ce tome un, n’a pas d’objectif, à part, au début, parvenir à rentrer chez soi malgré la pluie. Cette absence d’enjeu rend le personnage assez inintéressant.
Valentin est un jeune imbécile qui veut se rebeller et qui va faire le mauvais choix. Thème souvent exploité dans la fiction qui ne va pas soulever l’étonnement dans sa déclinaison version « Naufragés du Métropolitain ».
Si Valentin et Louise sont sans surprises, il en va de même avec Le Fennec, surnom de Rémusat l’Apache, voleur, maître chanteur, qui veut tout de la vie sans avoir à faire d’efforts. Seul l’aristocrate que rencontre Louise semble avoir plusieurs cordes à son arc. Nous vous laissons le découvrir.
Si nous rentrons dans l’histoire par Louise et monsieur Morchard, nous bouclons ce tome un avec Valentin et monsieur Morchard. Le joaillier reste donc le lien qui unit, autant par lui qu’au travers de son atelier, tout ce petit monde.
Nathalie Berr donne corps à l’histoire de Patrice Ordas. Elle adopte un style de dessin réaliste. Les personnages ont des attitudes expressives même si parfois ils semblent figés dans leur mouvement. Leurs visages sont imparfaits. Mais cette imperfection leur donne leur humanité. Nathalie Derr a choisi de ne pas opter pour de beaux jeunes premiers ou de belles starlettes. Ces visages réalistes, au long nez, aux yeux un peu de travers, aux bouches légèrement tordues donnent un côté très cru à tous ces visages. Ils se révèlent très expressifs, peut-être même trop. Ils expriment par l’excès, dans certaines scènes, leur émotions. Les faces grimaçantes et tordues des ouvriers du métro qu’on défie, les traits déformés par la haine du bougnat, la tronche torve de Rémusat dans certains moments, donnant tout son sens à des expressions comme « délit de faciès ». ce gars-là, on lit sur son visage qu’il nous réserve un chien de sa chienne, comme on dit par chez nous !
Les décors sont réalistes et toujours présent pour vous situer, mais reste souvent en retrait pour laisser la part belle aux personnages.
Les couleurs sont dans des teintes sombres qui s’accordent avec l’ambiance de l’histoire.
Le découpage présente trois à quatre bandes de une à trois cases. Cette BD joue de manière habituelle sur la taille et la hauteur des cases. Dans l’ensemble, le découpage est assez fluide et offre de belles cases qui permettent une lecture aérée et une belle lisibilité de l’action.
Le cadrage joue beaucoup sur les plans larges et serrés. Par contre, il y a très peu de gros plans, la majorité font partie de cases présentant aussi une action dans le reste du cadre. On est loin de Sergio Leone. Mais l’ambiance est toute autre qu’un western spaghetti, donc, ce choix se justifie.
Les Naufragés du Métropolitain nous offre une plongée dans la grande crue de 1910. Le voyage historique est intéressant mais l’intrigue du polar est un peu plate tandis que les personnages, en majorité, sont dépourvus d’enjeux forts. Il nous reste à espérer que le second tome nous présente de beaux retournements de situation !
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Galerie photos
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