Le 18 septembre 2024
Plein d’une fureur de vivre qui le fait vibrer ce roman double est une ode à l’amitié et à la vie même quand la mort rôde et qu’on décide de l’embrasser.
- Auteur : Andrew O’Hagan
- Editeur : Métailié
- Genre : Roman
- Nationalité : Ecossaise
- Traducteur : Céline Schwaller
- Titre original : Mayflies
- Date de sortie : 19 août 2024
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur
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Résumé : « On dit qu’on ne sait rien à dix-huit ans. Mais il y a des choses qu’on sait à dix-huit ans et qu’on ne saura plus jamais. » Tout le monde rêve d’avoir dans sa vie un Tully Dawson, le type d’ami qui vous marque à jamais, qui vous rappelle que la vie peut être différente. Écosse, été 1986. Sur fond de thatchérisme sauvage, un groupe de jeunes gars de la classe ouvrière décide de suivre Tully pour fêter la fin du lycée dans un festival de musique mythique à Manchester, la Mecque du punk rock, de la new wave, de la musique qu’on met à fond ! Ce voyage vibrant sera aussi le début de la vie adulte et la promesse que les passions qu’ils partagent – la musique, le cinéma, l’humour, la provoc – résisteront toujours. Trente ans plus tard, le téléphone sonne. Tully annonce une nouvelle importante, une nouvelle qui va tout renverser…
Critique : Vibrant d’émotion autant que des basses des morceaux qu’aiment tant les héros, Les Éphémères est scindé en deux parties aussi complémentaires qu’oxymoriques.
Il y a la jeunesse qui flamboie dans la nuit, les concerts jusqu’à l’aube, les pintes et les confessions teintées d’humour alors que la noirceur du charbon écossais noircit déjà un peu les cœurs. En 1986, sous Margaret Thatcher, Jimmy, Tully et les autres profitent de la fin de leur adolescence, de l’innocence qui commence déjà à s’enfuir tandis que la nostalgie couve en eux, pointe de douleur qui les glace quand ils voient leur père après un verre de trop ou leur mère encore amoureuse malgré tout. Un week-end à Manchester pour tout oublier, se noyer dans les notes de musique et dire adieu à ce qui s’en va.
« Nous étions aussi tendres que des guimauves au chocolat, aussi sentimentaux qu’une glace à l’eau. »
Puis il y a les années qui ont filé aussi vite que la vie d’un éphémère, les cheveux qui grisonnent et les corps qui se rouillent, déraillent et faillissent. La mort rôde, si tôt, si vite, et Andrew O’Hagan aborde alors une finesse infinie la question de la fin de vie. Sans juger, avec nuances, il mêle à des considérations morales des citations qui font écho à la soif de vivre de ses héros, jusqu’à la dernière seconde.
« J’éteignis les lumières et la ville cligna des yeux jusqu’à la fin de la nuit. L’eau était froide mais elle se réchauffe vite quand les garçons sont faits de soleil. »
Les atmosphères qu’il crée ont une vraie épaisseur et enveloppe le lecteur – les bars enfumés, la Suisse et son luxe, les concerts et les nuits sans fin, les lumières de la ville dans le noir, les rues de Glasgow, aussi vivantes que grises. Sur ces toiles de fond animées s’ébattent des jeunes hommes aussi fougueux que las, déjà, dont les liens ne subiront pas l’assaut du temps, ou si peu. Les relations qui sont nouées ici ont une justesse saisissante, une ambivalence faite de douceur, de tendresse et d’amertume, de ressentiment et de désapprobation. Sous l’égide de De Niro et d’Eastwood, de T. S. Elliott et de Fitzgerald, les souvenirs pour étoile du nord, Jimmy et ses comparses dansent même quand ils ne le peuvent plus, rient et continuent les démonstrations absurdes, crépuscule après crépuscule.
Andrew O’Hagan - Les Éphémères
Métailié
21,50 euros
288 pages
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