Le 2 juillet 2008
Au lendemain de la Fête, les vacances... Au programme, lâché de nanars et quelques belles perles dans les huîtres.
Au lendemain de la Fête, les vacances... Au programme, lâché de nanars et quelques belles perles dans les huîtres.
Les vacances scolaires, universitaires... Les jeunes sont enfin lâchés. Les moins jeunes aussi. Le potentiel pour les salles pourrait être énorme, si l’on ne comptait pas les événements sportifs, la Fête de la Musique, le beau temps qui conduit les estivants à la plage, dans les parcs et autres terrasses, les nuits de folie dans les discothèques...
Aussi chaque année les distributeurs concentrent leur énergie sur leurs blockbusters, les seuls a priori à pouvoir remplir les salles sur le littoral alors qu’il fait encore 25° le soir ! Ainsi, cette année, les cartons annoncés ont pour titres WALL-E, L’incroyable Hulk, Wanted, X-Files : regeneration et autre The dark knight. Face à ces mastodontes, il faut oser pour exister ! Couverture presse réduite avec numéro double juillet-août qui élague l’actualité, promo télé quasi nulle... La solution de facilité réside dans la distribution de B movies à base de nichons, de rires cons et d’hémoglobine. Pas besoin de pub pour ces produits balisés interchangeables, au public extrêmement bien ciblé, qui ne servent qu’à assurer la postérité relative de futurs hits en vidéos. Citons en vrac, rien que pour juillet, les indigestes Spartatouille, Balles de feu, Medieval pie pour l’humour ras-les-pâquerettes. Niveau horreur, Les proies, le remake du Bal de l’horreur ou encore le thriller glauque de Miss Lynch Jr, Surveillance... Chacun son truc, mais dans tous les cas, le cerveau sera abandonné dans la voiture, entre la mémé agonisante et le chien assoiffé. Sur le parking du multiplexe exposé en plein cagnard, cela va sans dire.
Mais pour le cinéphile, le vrai, l’amateur de petites perles uniques qui peuvent apparaître dans l’indifférence généralisée, dans un circuit art et essai vidé de ses spectateurs estudiantins, le risque est élevé, d’autant que ce type de production ne connaît pas forcément de distribution en DVD et n’est pas téléchargeable même illégalement. Le documentaire du terroir Yvette, bon dieu !, l’indépendant britannique My name is Hallam Foe, le libannais Falafel, le centième film d’Im Kwon-Taek, Souvenir... La qualité est donc de mise et sur deux mois, s’il vous plaît, mais nos Gauloises blondes, dans ce contexte ? Que deviennent-elles ?
Dans cet environnement essentiellement marqué par la fulgurance des gros calibres américains (affichage massif, exposition dans 700 salles, explosion du box office...), les Français qui tentent de sortir leurs bébés au soleil, risquent de les voir griller sur place. Mais un ou deux succès annuels, généralement imprévus, voyant le jour chaque été, quelques distributeurs tentent leur chance. On applaudira ainsi les tentatives de SND (pour le truculent Les dents de la nuit), Diaphana (pour le subtil thriller psychologique L’empreinte de l’ange avec Bonnaire et Catherine Frot) et StudioCanal (qui sort l’exceptionnel Le meilleur jour du reste de ta vie, par le réalisateur de Ma vie en l’air, mon gros chouchou de l’été).
Aussi, au vu de ces perspectives cinématographiques somme toute réjouissantes, l’on se consolera en se disant que cette semaine, les distributeurs ne nous ont pas mis la pression en sortant quelques uns des pires nanars de l’année (Made in Italy et Mes amis, mes amours, et à un moindre niveau Génération électro). De quoi, en ces lendemains de fête, sortir au grand air sans avoir trop mauvaise conscience.
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