Bonnes vieilles histoires drôles
Le 12 décembre 2005
Un régal d’humour décalé.



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En huit nouvelles et autant de pastiches délicieusement loufoques, Stephen Leacock signe son appartenance à la grande tradition humoristique anglo-saxonne. Un régal d’humour décalé.
"Stephen Leacock est un des types les plus drôles que je connaisse", aurait dit Groucho Marx. S’il ne plaisantait pas - le bougre en eût été bien capable -, autant dire qu’on attendait beaucoup d’un aussi glorieux parrainage. Or Le plombier kidnappé, recueil de nouvelles parues entre 1911 et 1920, est bien un petit chef-d’œuvre d’humour absurde. Le canadien Stephen Leacock manie avec une délectation contagieuse l’art de la parodie, et distille le non-sens au cœur des histoires les plus attendues. Huit récits, et autant de "bonnes vieilles histoires" (de naufrage, de détective, de fantôme...) qui accumulent et détournent les conventions du genre jusqu’à l’implosion.
"C’était par une nuit de tempête sur la côte Ouest de l’Ecosse. Mais que nous importe puisque notre histoire ne se situe pas en Ecosse ?", écrit ce digne héritier de Mark Twain. Ici, on se recueille sur la géométrie d’Euclide, et les naufragés négligent d’emmener des ouvre-boîtes avec leurs réserves de corned-beef... Quant à l’auteur, il n’hésite pas, à l’occasion, à traiter son lecteur de crétin... Lequel aurait tort de prendre la mouche pour si peu, et de se priver de ce petit bijou un brin cynique et impeccablement pince-sans-rire !
Stephen Leacock, Le plombier kidnappé, (traduit de l’anglais (Canada) par Thierry Beauchamp), Le Dilettante, 2005, 157 pages, 14 €