Le 22 mai 2011
- Acteur : Lady Gaga
Mais que vaut le deuxième album de la star la plus déglinguée de la planète pop ?
Mais que vaut le deuxième album de la star la plus déglinguée de la planète pop ?
On connaissait beaucoup de titres extraits du deuxième album de Lady Gaga, des sorties singles effectives (le très swinguant Born this way, copie d’Express yourself de Madonna, l’hystérique et casse-oreille Judas) et des sorties MP3 sans intérêt qui donnaient l’impression que La Gaga s’orientait soudainement vers du rock toc à la Bonnie Tyler (Hair) et les grandes envolées de casino de Céline Dion avec le pitoyable Edge of glory. Largement téléchargé avant l’heure par ses fans en toute illégalité et diffusé gratuitement en streaming sur des sites partenaires, l’album Born this way sort ce 23 mai avec un avant-goût d’évènement éventé mais conserve toutefois un ton frais et énergétique. Dans ce deuxième épisode de la carrière dynamico-épique de la créatrice du buzz internet, la star déglinguée fait montre de biens des réserves et d’un tonus qui calme avec pas moins de 17 titres dans l’édition Deluxe.
L’efficacité est le maître mot de ce concept sans réel temps mort (le slow, elle ne connaît pas, elle est dans sa phase Confessions on a dance floor !), mais avec quand même quelques beaux flops (les trois derniers titres de l’édition limitée par exemple sont inaudibles en particulier l’insupportable et Céline Dionesque The queen !). On lui pardonne sans grand mal la médiocrité de ces faces B incluses pour bourrer son CD de sons jusqu’à l’étouffement, comme si l’omniprésente Gaga avait un peu peur du vide. On lui préfère sans grand mal le côté pop synthétique de Bad Kids (très disco Kylie) ou Fashion of his love, agréable relecture du I wanna dance with somebody de Whitney Houston.
Très portée sur l’eurodance, avec des sons intrinsèquement eighties d’une kitscherie mémorable - le genre de musique unilatéralement détestée par les Américains jusqu’à l’avènement de Gaga-, l’album Born this way sonne comme un hymne à la danse. Il donnerait presque envie de ressortir les tenues les plus clownesques de l’ère pop-new wave du début des années 80, tellement les arrangements nous rappellent cette musique sans gloire et pourtant ici transcendée par les technologies et les arrangements modernes. Mélangés à des guitares âpres, celles d’un gros rock (Electric chapel, Heavy Metal lover), ou d’une musique trance lourdingue (Sheisse), la star favorise les montées avec des moments salvateurs qui rehaussent chaque titre. Effectivement, la reine de la provocation (deux chansons aux évocations religieuses, Judas et Bloody Mary) construit ses titres comme des montagnes russes, comme pour trouver dans la médiocrité une part de sublime.
Ceux qui sont persuadés que la Gaga recycle tout ce que ses oreilles ont pu ingurgiter dans sa jeunesse, en auront pour leurs accusations, les samples, hommages ou pompages sont légion. A ce niveau, on pourrait presque parler d’un album putassier, ce qui, au vu du titre de la chanson Government hooker, la pute du gouvernement, ne choquera pas l’intéressée.
Au final, la star aux chorégraphies de cintre ne sait peut-être toujours pas danser mais saura faire bouger les foules avec une bonne dizaine de "cinglés" potentiels. Toutefois, attention, les sons un peu rances risquent d’être à l’échelle d’un « twit », d’une durée de vie très courte pour maintenir l’intérêt du public au-delà de leur effet marketing immédiat.
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