Il y a vingt ans lorsqu’on voulait dénoncer un défaut d’analyse scientifique en regardant la nature et en l’assimilant à des comportements humains, il suffisait de dire, c’était de l’anthropomorphisme et vous aviez raison. Les conséquences de cet argument sont là : le massacre, l’indifférence et l’exploitation brutale.
Eh bien oui ! Il est plus contraignant de supposer que les êtres vivants nous ressemblent quand on veut les asservir, les exploiter, les couper et les bouffer. Notre héros de la pensée moderne – Descartes- prétendait qu’un canard est une machine… et qu’aurait-il dit d’un arbre à fortiori ? Il serait peut-être temps de revoir sa célèbre formule "je pense donc je suis" et d’y ajouter "un con", à moins de changer nos façons de voir les choses et les êtres…
Le livre de Peter Wohlleben est anthropomorphe et c’est une bonne chose !
La grâce et la rigueur de sa démarche nous donnent à penser la forêt mais aussi nous y sensibilisent. On redécouvre que la vie des arbres se compte en centaines d’années, qu’elle est familiale, qu’un champignon peut vivre deux mille ans et qu’il est le plus grand organisme vivant de la planète, que la nature lutte pour survivre en déployant des réseaux de connaissances et qu’il reste tant à apprendre de nos proies qui seront nos alliées de demain. Une nouvelle science est en train de naître, elle s’appelle le biomimétisme. Elle valorise le vivant, le naturel, à l’avantage de tous. Dépêchons nous de la soutenir en propageant le savoir de ce livre.
Citadins, citadines, asseyons-nous sur la plus haute branche pour lire Peter Wohlleben, concentrons-nous malgré le bruit de la tronçonneuse qui entame la branche sur laquelle nous sommes assis. Posons-nous cette question : Comment stopper les dents circulaires de l’engin quand nous réalisons que notre destin est lié aux arbres ? En mettant le pied dans la machine arbrivore ?
Diffuser ce livre est donc absolument essentiel face aux climato-sceptiques et autres promoteurs de la ligne libéral-destroy, c’est-à-dire quasiment toutes nos superpuissances.

Peter Wohlleben (droits : www.Peter-wohlleben.be)